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Retraite sentimentale (la) Colette (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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Retraite sentimentale (la).

 

Roman de Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954), publié à Paris au Mercure de France en 1907.

 

L'Avertissement qui figure au début de l'ouvrage précise que la Retraite sentimentale est l'œuvre de Colette seule. En effet, après les quatre Claudine (Claudine à l'école) et les deux Minne (Minne et les Égarements de Minne, 1904-1905), romans écrits avec son époux Willy, Colette cesse de « collaborer » avec lui « pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la littérature ». Ils sont désormais séparés, et divorceront en 1910. La Retraite sentimentale s'inscrit toutefois dans la continuité des Claudine puisque l'on y retrouve les personnages de Claudine, de Renaud et d'Annie.

 

Claudine, la narratrice, est l'hôte, dans la belle propriété campagnarde de Casamène, de son amie Annie. Claudine attend avec impatience le retour de son époux Renaud, que la convalescence retient pour l'instant loin d'elle. La jeunefemme trompe son ennui en profitant des joies de la nature et en s'occupant de Casamène à la place de l'indolente Annie. Cette dernière livre peu à peu ses secrets à Claudine, fort surprise d'apprendre ce qui se cache d'audace et d'ardeur sous l'apparence sage et réservée de son amie. Annie, qui a eu de nombreux amants. est avide de multiplier les expériences amoureuses. Au contraire de Claudine, pour laquelle amour, plaisir, fidélité et bonheur ne font qu'un, Annie privilégie exclusivement une jouissance indépendante des sentiments. Marcel, le fils de Renaud, vient séjourner à Casamène pour échapper à ses soucis parisiens. Les deux femmes s'accommodent tant bien que mal de cette nouvelle présence et Annie échoue à séduire le jeune homme, qui est homosexuel. Renaud, vieilli par la maladie, rejoint Claudine, qui a, peu après, la douleur de le perdre. La jeune femme vit désormais seule, à l'écart du monde.

« fe mme trompe son ennui en profitant des joies de la natur e et en s'occupant de Casamène à la pla ce de l'indo lente Annie .

Cette dernière liv re peu à peu ses secrets à Cla ud in e , fort surpris e d' appr endr e ce qui se cache d'audace et d'ar deur sous l' a ppa rence sage et réservée de so n amie.

Annie, qui a eu de nombreux amants.

est avide de multiplier les exp éri en ce s am our euses.

Au contraire de Cla udin e, pour laquelle amour , plai­ sir , fidéli té et bonheu r ne font qu'un, Annie privi légie exclu sivemen t une jouis sa nc e i nd épend ante des sentiments.

Marcel, le fils de Renaud, vient s éj ou rner à Casa mène pour écha pp er à ses sou­ cis paris iens.

Les deux femmes s'accommoden t tant bien que mal de cette nouvelle présence et Annie échoue à sé duire le jeune homme , qui est homosexuel.

Renaud, vieilli par la maladie, rejo int Claudi ne, qui a, peu après, la douleur de le pe rd re .

La jeun e femme vit désormais seule, à l' écart du monde.

La Retraite sentimentale est un roman dans lequel il se passe fort peu de cho­ ses.

La mort de Rena ud e st, certe s, un épi sode décisif mais il survient à la fin, d e façon inattendue, et fait l'objet d'une ellipse dans le récit.

Dès le début, Claudine est seule, et c'est cette soli­ tude qu'explore l'écrivain.

L'histoire est en quelqu e sorte secondaire et la t r a m e romanesque, qui se nourrit du quotidien de deux, puis trois personna­ ges, épouse le trajet des actes et des pensées de Claudine.

Il s'agit donc d'une sorte de journal intime qui nous li vre au présent les menus faits de la vie .

À trav ers le personnage de Clau­ dine, Colette peint les plaisirs de la nature, les réflexions et les sentiments d'une jeune femme vive et passionn ée qui porte sur les autres et sur elle­ même un rega rd toujo urs plein d'esprit et de pittor esque , de clairvoyance et d'hu mour .

La narratr ice se juge par exe mple en ces termes : «Si j'étais homme et que je me connusse à fond, je ne m'ai merais guère : insociable, emballée et révoltée à première vue, un flair qui se prétend infaillible et ne fait pas de co nc essio ns, maniaque, fausse bohème, très "p ropri ete " au fond, jalouse , sincère par paresse et men­ teuse par pudeur.

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Le roman tient aussi de l'essai, dans la mesure où l'argument fictif, très ténu, apparaît comme cadre et prétexte pour un débat confrontant, par le biais de Claudine et d'Annie, deux thèses opposées à propos de l'amour.

La notion de péché et les préjugés de la morale ordinaire sont étrangers à cette polémique.

Chacune des deux jeunes femmes, comme nombre d'héro ïnes de Colette, cherche à se ré al is er pleine­ ment ; en dépit de la belle assurance de Claudine et du timide effacement d'Annie, il est difficile de décider laquelle des deux conceptions l'em­ porte.

La profess ion de foi d'Annie, lue par Claudine « dans les yeux de son amie ,., n'est pas dépour vue d'une séduisante majesté : «J 'irai ! [ .

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] Oui, côte à côte ave c mon désir, tout le long d'un chemin brûlant, je marcherai, fière de me donner.

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Le ton de tendre compassion dont use cons tamment la narratrice pour évoquer son amie ne saurait masquer to ut à fait la fascina­ tion qu'exercent sur elle les confiden­ ces d'Annie, reçues avec une évidente complaisance, voire avidement sollici­ t é es.

Quant à la défense de l'amour conjugal dont la libre et énergique Claudine se fait le chantre, elle appa­ raît parfois bien frileuse et convention­ nelle : «L 'approche du maître ...

Il vient, et déjà mon cou s'incline vers le collier trop large, vers l'entrave illu­ soire d'où je pourrais, sans même l'ouvrir, m'évader, si je vo ulais ...

Mais je ne veux pas.» En réalit é, Colette, qui s'est éloignée de Willy , a bel et bien voulu cela.

La romanciè re, dans ce dernie r roman de la série des Claudine, cherche sans doute, au travers de son héroïne, à su­ blimer son propre échec conjugal.

Elle semble aussi vouloir se désolidariser d'un personnage auquel elle ne sou-. »

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