Résumé Et critique de Cannibale De Didier Daeninckx
Publié le 17/09/2011
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Résumé : Cannibale raconte l’histoire d’un vieillard de Nouvelle Calédonie, Gocéné, qui se rend dans sa tribu d’origine accompagné par son ami blanc. Deux jeunes leurs barrent la route et chasse un des deux hommes parce qu’il est blanc et que les siens les avaient colonisés. Gocéné leur explique alors qu’il n’est pas mauvais comme ses semblables et pour cela leur raconte son histoire, des années auparavant lorsqu’il fut exporté avec sa tribu à Paris pendant la colonisation, comme bête de foire, logé dans un zoo sous le nom de « cannibale «. C’est alors qu’un jour la moitié de la tribu est échangé contre des crocodiles à un cirque Allemand. Gocéné entreprend alors de les retrouver au péril de sa vie.
«
Devoir d'écriture
Cannibale, de Didier Daeninckx, 2008
Ce livre est intéressant à lire compte tenu du fait que tout au long de l'histoire l'auteur dénonce le racisme colonialiste del'époque d'une manière subtile.
L'auteur cherche à nous persuader que les kanaks ne sont pas nés comme des hommesanthropophages, mais qu'ils sont semblables aux hommes européens, par des discours direct très présent au milieu de lanarration.
Il nous raconte à travers le personnage de Gocéné (narrateur) comment ces hommes sont traités, cela lui permet des'affirmer par la première personne du singulier : «je» , alors qu'il exprime son opinion personnelle et qu'il cherche à nousla partager, sans que cela ne provoque une polémique.
Malgré une histoire centrée sur le racisme colonialiste, l'auteurparvient à nous exposer quelques passages de solidarité, notamment page 77 à 82.
Les personnages présents dans cepassage sont originaires de pays colonisés par la France (Sénégal, Nouvelle-Calédonie).
Lorsque que les kanaks et lessénégalais sont sollicités pour aller en France (kanaks pour se présenter à une exposition coloniale, sénégalais pourdéfendre la pays en guerre), on peut voir qu'ils se retrouvent tous dans des situations qu'ils n'avaient pas imaginé, étantdonné que leur pays était une colonie de la France, alors lorsque Fofana (le sénégalais) voit les deux jeunes kanaks courirdans le métro, il les aide alors même qu'il ne les connait pas, soit disant « qu'ils ont un peu la même couleur et que mêmesi les kanaks ne viennent pas d'Afrique, lorsque des Noirs sont poursuivis par des policiers, il est du côté des Noirs »(l.1380-1383, page 80).
Les deux kanaks ne sont pas seulement aidés par cet Africain, page 64, un homme ouvrier ne lesconnaissant pas non plus leur indique le chemin qu'ils demandent, mais sans plus.
Cependant, l'auteur illustre sa thèse par plusieurs exemples illustratifs probants, sans effets dramatiques.
Tous connotentla discrimination raciale.
Pour commencer, dès le début du livre nous avons affaire à une sorte de discrimination, cette foisci des kanaks envers un français.
Lorsque Gocéné se fait accompagné en voiture par son ami français (Caroz), les kanaksqui barrent la route ne le laisse pas passer par manque de confiance envers cet homme « blanc » qu'ils ne connaissentpas.
Mais si cette discrimination de la part des kanaks est présente lors de la revendication de leur indépendance, ellepeut être la conséquence d'une mauvaise relation entre la France et la Nouvelle-Calédonie.
L'auteur nous le démontre,par la façon dont ont été traité les kanaks lors de l'exposition coloniale.
Ils ont été « logé » dans un zoo près deVincennes à côté de la fosse aux lions et du marigot des crocodiles.
Ils ont été obligé à pousser des cris et à agir commedes animaux sauvages, au lieu de partager leur culture.
« ...coloniser ce n'est pas seulement défricher la jungle, construiredes quais, des usines, tracer des routes, c'est aussi gagner à la douceur humaine des cœurs farouches de la savane, dela forêt ou du désert...
» (l-25 à 28, page 19) Cette phrase que l'adjoint du gouverneur prononce n'aura aucunesignification par la suite comme nous avons pu le constater.
Nous pouvons ajouter que lorsque Gocéné se retrouve enface de Grimaut (administrateur), il lui fait part de ses pensées : « Le respect, chez nous en pays kanaks, il ne vient pas àla naissance comme la couleur des yeux.
[…] Quand nous sommes partis de Nouméa, on nous a promis que pendant notreséjour à Paris nous resterions toujours ensemble.
Que nous serions libres de nos mouvements...
».
Le transfert dans uncirque, d'une partie des kanaks, en Allemagne est un manque de respect pour Gocéné, qui l'exprime activement auprès deGrimaut.Pour étayer sa thèse, l'auteur ajoute des éléments qui connotent la discrimination raciale, telle que la femme et l'un desdeux enfants (page 71).
La femme a cherché à les éviter en les ignorants, mais l'enfant s'est exprimé à voix haute.« Maman, regarde, il est pareil qu'au zoo...
» (l-1176) La femme n'avait d'autre moyen que de répondre, et s'est excusée.La citation proposé montre qu'une comparaison est faite entre ces deux hommes kanaks, cherchant leur chemin, et leskanaks « sauvages » du zoo.
L'exposition coloniale a donné une image péjorative à ces hommes, alors qu'au contraire,elle se devait d'être une chance pour eux de pouvoir montrer leur culture, etc...(référence aux lignes 25 à 28 page 19).
Lepoème que Gocéné et Badimoin récitent (page 89) renforce le pathétisme de l'histoire.
A la page 90, un exemple pertinentpermet encore là de certifier que les kanaks ne sont pas des hommes « sauvages » : « Je me lavais, agenouillé au bord dulac »...
(l-1596).
Cette phrase de narration que Gocéné conte, nous montre que ce sont des hommes propres également,et comme tous les hommes vivant dans une des zone de prospérité du monde, ils savent que l'hygiène a un minimumd'importance.
[ Didier Daeninckx dit : « Une partie seulement du monde est dans une zone de prospérité.
La majorité deshabitants du globe vivent dans des conditions inhumaines.
Ici, tout nous pousse à l'égoïsme, à n'ouvrir les yeux que surcette fraction de monde préservée.
» ].L'auteur cherche à nous montrer « le chemin de la morale humaine, de la solidarité » (D.D.
page 138) tout au long del'histoire, à provoquer chez nous, lecteur, de la pitié.
Aux lignes 630 à 639, le discours que Gocéné avait préparé pour unretour en Nouvelle-Calédonie ne peut qu'en toute évidence provoquer de la pitié chez le lecteur.
(Non pas une pitiépéjorative mais une pitié qui mènerai à une vision nouvelle par rapport à ses hommes.) Lorsque Gocéné dit qu'il raconteraiaux enfants un conte qu'il aurai inventé pour ne pas briser leurs rêves à propos de la France, et qu'ensuite il dit qu'auxadultes il leur raconterai qu'ils avaient été obligé, hommes et femmes, à danser presque entièrement nus, qu'ils n'avaientpas le droit de communiquer normalement entre eux si ce n'est, grogner comme des animaux..
En tant que lecteur avisé,nous nous devons de comprendre que Gocéné est déçu par la réalité de la France envers les colonisés et qu'il ne veut pasfaire déshonneur à la réputation de la France auprès des enfants, qui imaginent déjà sûrement un avenir plus sûre grâceà ce pays européen.
Là est apporté un indice par rapport à la revendication de l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.Peut-être, ont-ils été tellement rabaissé qu'ils ont décidé de mener une politique indépendante dans leur pays ?
Nous pouvons conclure qu'à travers l'histoire de Gocéné, des arguments sont donnés implicitement pour ne pas brusquerle lecteur tout au long de la lecture.
Ce livre nous permet d'avoir une opinion plutôt positive sur les Canaques.
Chaqueobservations faites permettent de conclure que l'auteur à bien raison, les kanaks ne sont pas des hommesanthropophages, malgré leur soumissions aux hommes français..
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