RENÉ LEYS de Victor Segalen (résumé & analyse)

« De fait, il est remarquabl em en t iJûor­ mé, grâce à la liaison qu'il entretient avec une princesse, qui attend un enfant de lui.

Et les révélations se suc­ cèdent: récits fidèles ou mensonges? Ley s, héros ou mythomane? Le dou te s'installe chez le narrateur, devient aigu.

Aux questions, aux interrogations de son ami Leys opposera sa propre mort, scellant ainsi son secret, puisque sans doute il n'a pas révélé ce qu'il ne fallait pas savoir.

t Fantasmes, mensonges.

vérité ou •men tir-vrai•, le récit de Segalen (1878- 1919) affirme les droits imprescriptibles de la poésie et du rêve.

• Tout ce qui est imaginé est vrai•, pourrait-tl dire, lui aussi, et l'exotisme, dans son œuvre, n'est souvent qu'une voie d'accès à cet ordre de vérité supérieur.

• René Leys est aussi une histoire d'amour.

Dans le urs échanges ll8JT&.tifs, leurs longues confidences, l'interpéné­ tration de la vie de l'un par les rêves de l'autre, Leys et le narrateur vivent une intimité plus troublante que la plus étroite union chamelle.

De cette sorte d'amour (version sinisée du mythe de Psyché), Segalen montre qu'il distille la vérité, mais toujours au prix de l'efface­ ment, de la disparition de l'être aimé et de l'éc hange .

On peut voir aussi dans ce récit une parabole de toute littérature romanesque: confrontée à la réalité -et non à sa vérité -.

à sa cohérence inter­ nes, l' œuvre devient Impossib le, le narra­ teur se tait, le roman s'achève.

• Le point de départ de René Leys est un épisode réellement vécu par Segalen, lors de son séjour en Chine (191o- 1914l, et qu'il a consigné dans des •Annales secrètes d'après M.R.•: oes initiales sont celles d'un certain Maurice Roy, qui, en réalité, devait mourir en 1941.

• Égal ement éloignée de l'exotisme arti­ ficiel d'un Loti et du lyriSme fiamboyant d'un Claudel, résolument à l'écart des modes littéraires, l'œu vre de Segalen, dense et harmonieuse.

a élargi, peu à peu, son audience dans le public cultivé.

ÉomoN, Segalen.

René Ley1, Gallimard, •J.'lma81natre •.

um.

E'ftJDU, Claude Courtot.

Victor Se8aUn.

Henri Veyrier, 198-4.

Henry Bouilli er, Victor Se841en.

Mercure de France, 1986.. »