René de Chateaubriand : Fiche de lecture
Publié le 20/11/2018
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René
Comme Atala, René, à l’origine simple épisode des Natchez, devait servir à l’illustration d'un chapitre du Génie, « Du vague des passions », avant que les deux romans soient publiés en 1805 dans un unique volume romanesque. Les similitudes du décor américain et de la structure narrative des deux textes ne sauraient pourtant masquer leur profonde différence de nature. Atala était un roman dramatique, voire dramaturgique. Le ressort romanesque de René ne peut être dramatique puisque toute action, toute intrigue manque et que ne s’y dessine pas même une véritable aventure psychologique comme dans l'Adolphe de Benjamin Constant. Non, le seul ressort de René, c’est bien le lyrisme et l’élégie fonctionnant « à vide » et faisant de ce vide même, de cette nouvelle béance au cœur de l’individu, l’unique justification de l’écrit. Lassitude, frustration du désir, impuissance à vivre, spleen avant l’heure, les expressions n’ont pas manqué pour décrire cet état où, dira Chateaubriand, « l’on est lassé de tout sans avoir joui de rien ». Toute une génération, déjà bercée par Rousseau, Goethe et Ossian, allait se reconnaître dans ce René de 1802 bien « affadi » par rapport au René séditieux des Natchez. Paradoxalement c’est bien celui-là, avant le narrateur de la Confession de Musset, qui va « constituer la jeunesse, l’adolescence en force de réalité et de rupture » (P. Bar-béris) et donner au mal du siècle sa charte littéraire. Ce René exsangue, taciturne et impuissant va se révéler
après 1815 (date à laquelle il commence à être passionnément lu et relu) d’une insoupçonnable puissance de contestation, au point d’imposer à l’auteur des Mémoires une sévère autocritique : « Je ne l’écrirais plus! ».
Synopsis. —A l’inverse de la situation narrative d’Atala, c’est René, cette fois, qui prend la parole pour conter à Chactas et à un autre missionnaire, le père Souël, « non les aventures de sa vie, puisqu'il n'en avait point éprouvé, mais les sentiments secrets de son âme », à l’origine de son éternelle mélancolie. Après avoir failli coûter la vie à sa mère en naissant, après une enfance « loin du toit paternel », l’adolescent a vécu auprès de sa sœur Amélie des années de « rêveries enchantées », d’exaltation et de « délire ». Saisi par ce mal inexplicable qui le ronge encore, il a cherché dans les voyages un apaisement et un remède. Mais de retour dans sa patrie,
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BIBLIOGRAPHIE
G.
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