Rencontre linguistes escales du livre
Publié le 23/04/2024
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«
Rencontre Le français va très bien, merci
Samedi 6 avril, 14h.
Auguste
Bienvenue à tous pour cette rencontre autour de ce manifeste Le français va très bien merci paru il
y a presque un an maintenant (mai 2023) dans la collection « Tracts » de Gallimard.
Petite précision : la rencontre durera 45 minutes, puisque nous garderons 10 minutes pour une
improvisation du slameur Maras et du collectif Ta Mère la mieux autour de la rencontre !
18 linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, se sont penchés sur la question de l’état
de la langue française et ont voulu répondre de manière efficace et scientifique aux idées reçues sur
la langue française.
10 idées ont été retenues.
Et vous proposez aussi des solutions ou des pistes
pour pallier les difficultés pointées du doigt ou éradiquer les fantasmes.
Ce petit manifeste a eu
l’effet escompté et a eu le mérite de faire entendre une voix rigoureuse.
Nous avons la joie d’accueillir aujourd’hui, pour en parler avec nous, Anne Abeillé et Jean-Marie
Klinkenberg.
Je serai accompagné, pour poser les questions, par Loup Folie—Lançon, étudiant en
classe Préparatoire au Lycée Montaigne de Bordeaux.
Loup
Anne Abeillé vous êtes professeure de linguistique à l’Université Paris Cité, membre du Laboratoire
de Linguistique formelle au CNRS, codirectrice de la Grande Grammaire du français et spécialiste
de syntaxe.
Jean-Marie Klinkenberg, vous êtes professeur émérite de l’Université de Liège (chaire de
sémiotique et de rhétorique) et membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des Beauxarts de Belgique.
QUESTIONS GENERALES
Auguste
Nous allons donc traverser avec vous quelques-unes des idées reçues évoquées dans ce tract
Gallimard.
Mais tout d’abord une question très générale :
Pourquoi vous a-t-il semblé important d’écrire ce petit texte et de rassembler autant de voix ? La
langue française a-t-elle besoin d’être défendue ?
(Question adjacente éventuellement : La langue, ou plus exactement l’observation des faits
linguistiques, doit-elle échapper à la politique ?)
Loup
2) De manière très pragmatique, comment avez-vous fonctionné pour la rédaction de ces pages et
comment êtes-vous arrivés à cette forme ?
Auguste
Parmi les idées reçues traitées :
1.
Le français n’est plus « la langue de Molière »
3.
Le français n’est pas « envahi » par l’anglais
4.
Le français n’est pas réglementé par l’Académie française
5.
Le français n’a pas une orthographe parfaite
6.
L’écriture numérique n’abîme pas le français
9.
Le français n’est pas en « péril » face à l’extension du féminin
Est-ce que tous les points ont fait consensus entre vous ? Y a-t-il eu des critiques ou des voix
dissonantes parmi vos collègues linguistes qui n’ont pas participé à ce manifeste ? Réception de ce
manifeste par le grand public puisqu’il a été publié il y a maintenant 1 an ?
QUESTIONS SUR LES IDEES RECUES
Loup
Pour entrer dans le texte, nous avons choisi de partir d’une idée reçue communément admise qui
envahit les discours sur la langue française : le français serait en péril à cause de l’anglais.
Auguste : Je cite le site de l’Académie française : « Jugeant que la concurrence de l’anglais, même
dans la vie courante, représentait une réelle menace pour le français et que les importations angloaméricaines dans notre lexique devenaient trop massives, les autorités gouvernementales ont été
amenées, depuis une trentaine d’années, à compléter le dispositif traditionnel de régulation de la
langue.
» Parmi ces mesures, on peut citer : à partir de 1972, des commissions ministérielles
chargées de franciser les mots (logiciel, baladeur, etc.).
En 1975, la loi dite « Bas-Lauriol » qui rend
l’emploi du français obligatoire dans différents domaines, comme l’audiovisuel ou le commerce
Ou encore le décret du 3 juillet 1996 qui institue une nouvelle commission générale de terminologie
et de néologie
Loup : Une question simple donc : le français est-il menacé par l’anglais ?
Auguste
L’Académie française, en tentant une analogie quasi religieuse, serait la gardienne du dogme.
Du
moins, c’est comme cela qu’elle se présente.
Travaillant inlassablement sur la neuvième édition de
leur dictionnaire qui sera dépassée par l’usage lorsqu’elle sera enfin....
»
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