RENAN : Vie de Jésus
Publié le 21/02/2013
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Dans la préface à la treizième édition (1867) de la Vie de Jésus, Renan écrit en parlant du Christ : « Il n'y a que les consciences troubles qui fondent puissamment. « Publiée en 1863, la Vie de Jésus a connu six rééditions en l'espace de deux mois. Renan fut académicien et administrateur du Collège de France....
....

«
« Les Nazaréens,
bi en plu s violents,
voulurent, dit-on, le
tuer
..• ,.
~-------EXTRAITS
Dans les premiers chapitres de la
Vie de Jésu s, Renan décrit le milieu
où vécut
le Christ, milieu qui explique
également
l'aura de ce Jésus auprès
des Galiléens
La Galilée, au contraire, était un pays très
vert, très ombragé, très souriant, le vrai
pays
du Cantique des Cantiques et des chan
sons du bien-aimé.
( ...
)En aucun pays du
monde, les montagnes ne se déploient avec
plus d'harmonie et n'inspirent de plus
hautes pensées.
Jésus semble les avoir par
ticulièrement aimées.
Les actes les plus
importants de sa carrière divine se passent
sur les montagnes :
c'est là qu'il était
le
mieux inspiré : c'est
qu'il avait avec les
anciens prophètes
de secrets entre
tiens, et
qu'il se
montrait aux yeux
des ses disciples
déjà transfiguré.
Ce joli pays, devenu
aujourd'hui,
par
suite de /'énorme
appauvrissement que l'islamisme turc a
opéré dans
la vie humaine, si morne, si na
vrant, mais où tout ce que /'homme
n'a pu
détruire respire encore /'abandon, la dou
ceur,
la tendresse, surabondait, à /'époque
de Jésus, de bien-être et de gaieté .
Les
Galiléens passaient pour énergiques, braves
et laborieux.
Sil' on excepte Tibériade, bâtie
par Antipas en l'honneur de Tibère (vers
l'an 15) dans le style romain, la Galilée
n'avait pas de grandes villes.
Le pays était
néanmoins fort peuplé, couvert de petites
villes et de gros villages, cultivé avec art
dans toutes ses parties.
Aux ruines qui res
tent de son ancienne splendeur, on sent un
peuple agricole, nullement doué pour l'art,
peu soucieux de luxe, indifférent aux beau
tés de
la forme, exclusivement idéaliste.
Dans ce texte , Renan met en cause
la théorie communément
adm ise des
miracles
Deux moyens de preuve, les miracles et
/'accomplissement des prophètes, pouvaient
seuls, d'après /'opinion des contemporains
de Jésus, établir une mission surnaturelle.
Jésus et surtout ses disciples employèrent
ces deux procédés de démonstration avec
une parfaite bonne foi.
Depuis longtemps,
Jésus était convaincu que les prophètes
n'avaient écrit
qu'en vue de lui.
Il se re
trouvait
dans leurs oracles sacrés ;
il s'en
visageait comme le miroir où tout l'esprit
prophétique d'Israël avait lu /'avenir.
L'école chrétienne, peut-être du vivant
même de son fondateur,
chercha à prouver que
Jésus répondait parfai
tement à ce que les pro
phètes avaient prédit du
Messie.
Dans beaucoup
de cas, ces rapproche
ments étaient tout exté
rieurs et sont pour nous
à peine saisissables.
C'était le plus souvent
des circonstances for
tuites ou insignifiantes
de la vie du maître
qui
rappelaient aux dis
ciples certains passages
des
Psaumes et des
Prophètes, où,
par suite
de leur constante préoc
cupation, ils voyaient des images de ce qui
se passait sous
leurs yeux.
L'exégèse du
temps consistait ainsi presque toute en jeux
de mots, en citations amenées d'une façon
artificielle et arbitraire.
La synagogue
n'avait pas une liste officiellement arrêtée
des passages qui
Se rapportaient au règne
fu.tur.
Les applications messianiques étaient
libres et constituaient des artifices de style
bien plutôt qu'une sérieuse argumentation.
« Les deux voleurs
étaient crucifiés à ses côtés .•.
,.
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Le charme, tel est pour Renan le secret du
pouvoir du Christ, et
c'est sur ce mot,
constamment répété, que repose tout le
livre.
D'emblée, l'historien nous prévient
qu'ainsi
qu'il arrive souvent dans les
natures très élevées, la tendresse du cœur
« Des historiens français du christianisme,
Renan reste le plus éminent, non que ses
travaux n'aient pas été dépassés, mais parce
qu'ils ont marqué dans cet ordre de recherche
le premier et plus grand pas.
( ...
) En somme,
la
Vie de Jésus est une" harmonie des quatre
Évangiles
", jouée par un artiste profane.
Les défauts ordinaires des harmonistes :
allure indécise
du récit qui revient sur ses
pas, redondances, ne sont pas complètement
évités .
» J.
Pommier, La Pensée religieuse
de Renan, F.
Rieder et Cie éditeur, 1925.
« Sa divinité est tout humaine, en ce sens
que, semblable aux hommes,
il a concentré
en lui une image idéale, il a réfléchi cet
infini dans sa conscience finie.( ...
) Autant
Renan s'éloigne du mysticisme absolu,
autant sa démarche,
à l'époque de la Vie
de Jésus récuse la légende comme liberté
totale de l'interprétation imaginante.
»
se transforme chez lui en douceur infinie,
en vague poésie, en charme universel.
»
G.
Guisant, E.
Renan et/' art d'écrire, Droz,
1962.
1 Goldncr 2, 3, 4, 5, grav.
de G.
Durand/ Michel Lévy F~res Editeurs, Paris, 1870 / Sipa Icono, Biblio Centre Sèvres
L.
Rétat, Religion et imagination religieuse,
Klincksieck, 1977.
RENAN02.
»
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