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Réflexions ou Sentences et MAXIMES MORALES, duc de La Rochefoucauld (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 28/10/2018

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Réflexions ou Sentences et MAXIMES MORALES. Ouvrage de François VI, duc de La Rochefoucauld (1613-1680), publié à Paris chez Claude Barbin en 1665.

Les Maximes, telles que nous les lisons aujourd'hui, ne correspondent pas au livre que le public a découvert en 1665 : les éditions modernes, qui suivent la cinquième et dernière édition parue du vivant de l'auteur (1678), regroupent 504 maximes. Elles donnent toutefois en appendice les « maximes supprimées » que La Rochefoucauld a ôtées de la deuxième (1666, avec 59 maximes en moins) à la cinquième édition (la 3e, qui retranche une maxime, date de 1671 et la 4e de 1675 ; 14 maximes sont supprimées entre celle-ci et la se : soit 74 au total). Les éditeurs ont pris l'habitude d'y joindre les maximes dites « posthumes », qu'il faudrait plutôt appeler «écartées » (selon J. Lafond), car elles sont en fait souvent contemporaines de l'écriture de l'œuvre, mais volontairement restées inédites par décision de l'auteur (elles sont 57 en tout) ; on les connaît par les manuscrits (notamment des copies réalisées dès 1663 pour certains amis), par une édition «subreptice » de Hollande (1664) ou par les lettres du duc qui ont été conservées. Dans l'ensemble, les Maximes représentent un travail qui s'est étendu presque sur une vingtaine d'années (de 1661 à 1678). Certaines ont été ajoutées d'édition en édition, ou simplement corrigées : le nombre s'en est en fin de compte accru (de 318 à 504, en passant par 302 en 166, par 341 en 1671 et par 413 en 1675). Une telle plasticité correspond simplement à l'attention que portait l'auteur à son public, qui jugeait « à chaud » la portée ou l'efficacité de telle ou telle maxime.

Après une brève série sur l'amour propre, thème central de l'œuvre, La Rochefoucauld en vient directement à la description des passions qui habitent l'homme ; l'art du contrepoint règne en maître dans cette composition : les thèmes s'entrecroisent et reviennent comme des leitmotive (l'intérêt. l'orgueil, la fausse constance, l'ambi tion, etc.). Peu de séries longues, plutôt une rapide suite de variations sur un même thème (au plus deux ou trois maximes d'affilée) : on ne s'attarde pas, de peur de lasser, et. lorsqu'on y revient, le jeu d'échos y gagne en force et en pertinence. Cet art de l'impromptu, qui masque l'ordre sous une apparente improvisation, répond parfaitement à l'idéal social et mondain du genre, qui prétend être un juste reflet de la conversation, avec son naturel et sa juste part de « négligence ». Les maximes sont en général brèves et incisives (sauf la première maxime, qui ouvrait le recueil en 1665 par une longue réflexion sur l'amour propre, et qui fut suppri mée ensuite ; on peut citer aussi la maxime 215, sur le courage, ou 233, sur l'hypocrisie dans la douleur). L'ultime maxime de 1678 (504) conclut sur le terme de toute vie humaine, la mort, et se moque de la fausseté de ceux qui prétendent la mépriser.

Dès le frontispice, le lecteur sait à quoi s'attendre : un angelot narquois, appelé l'« Amour de la vérité », tient en main le masque souriant et serein qu'il vient d'arracher du visage de Sénèque; l'illustre philosophe, qui incarnait tout un courant de la pensée morale des

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« xvie et xvne siècles, apparaît ainsi dans toute sa vérité, chagrin et triste, der­ rière sa fausse impassibilité.

Le but des Maximes est en effet de démasquer les vertus apparentes, telles que les ensei­ gnent les. »

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