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Recherche de la base et du sommet de Char

Publié le 05/04/2013

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René Char ( 1907-1988) tenait à souligner la temporalité de sa poésie. Publié quatre fo is entre 1955 et 1983, et augmenté à chaque reprise, Recherche de la hase et du sommet est composé de poèmes des années 40 et 50, que sont venus compléter des poèmes des années 60 et même 70. Les dates extrêmes sont 1933 et 1981, soit l' intervalle de quarante-huit années dans lequel René Char a écrit la quasi-totalité de ses oeuvres. Acti vement engagé dans la Résistance, Char fut chef de maquis dans les Basses-Alpes. Cette expérience du combat et de la révolte a marqué sa poésie de faço n décisive.

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« EXTRAITS Soleil aux dents noires Ce court texte préface Pauvreté et Privilège Base et sommet, pour peu que les hommes remuent et divergent, rapidement s'effritent.

Mais il y a la tension de la re­ cherche, la répugnance du sablier , l'itinéraire non pareil, jusqu'à la folle faveur, une exigence de la conscience enfin à laquelle nous ne pou­ vons nous soustraire , avant de tomber au gouffre.( ..

.) Je m'inquiète de ce qui s ' accomplit sur cette terre.

( ...

)Je m'associe à son bouillon­ nement.

Par la trêve des décisions s' ajourne quelque agonie.

Char estime la part de chacun Passa ge de Max Ernst Le surréalisme , et sa période ascendante , avait, croyons-nous , un absolu besoin de Max Ernst ; d'abord pour se mettre en lumière tout au long du trait de sa propre flèche, ensuite pour essaimer et s'épandr e circulairement.

Max Ernst, enjambant Hegel, lui a communiqué ce que l' impres­ sionna ble et combatif Br eton attendait d'un merveilleux( ...

) parti du nord , venu del' est, merveilleux dont les peintures de Cranach et de Grünewald contiennent les prémices .

( ...

)La Femme 100 têtes, une fois lue et regardée (aimée), roule et se déroule inter­ minablement dans le gra nd pays de nos yeux fermés.

15 août 1970 Alliés s ub stantiels Témoignage d'une émotion partagée Pour Jean- Paul Samson Lors d'une visite que Samson me fit à Paris, (.

.

.)je lui citai la stricte phrase de Herman M elvi lle que Camus aimait entre toutes ses par eilles : « La vérité exprimée sans com­ promis a toujours des bords déc hiquetés .

» Nous prêtâmes soudain plus d'attention aux pas de quelqu 'un qui desce ndait l'escalier de bois de l'immeuble, avant de se perdre dans la rue.

Jean-Paul Samson se leva, s'ess uya les yeux, ajusta son béret fané , et se hâta de partir.

1964 Grands Astreignants ...

Une lucidité sans apitoiement Quoi que j'esquisse et j'entreprenne , ce n 'es t pas de la mort limitrophe, ou d'une libert é hasardeuse et haussé e qui s'y précipite, que je me sens solidaire, mais des moissons et des miroirs de notre monde brûlant .

11 eut jusqu 'au bout le génie des' échapper ; mais ils' échappa en souffrant .

Supprimer l'éloi gnement tue.

Les dieux ne meurent que d 'être parmi nous.

L'Age cassant Gallimard, 1983 Serpent dans son sommeil NOTES DE L'ÉDITEUR « La notion de découverte est capitale dans la pen sée de René Char.

Dévoiler les choses, aller chercher la vérité au profond des être s est une mi ssio n dont le poète a plu s particulièrement la charge.

A l'oppo sé de ce que le langage vulgaire entend par »L 'époque présente paraît hostile à ces êtres lucides et lumineux.

Faut-il entendre que leur temps est passé, que les ternes petits" homme s de l'espace "vont les s upplanter ? Char désespère souvent mais n 'abandonne jamais.

» Françoise Han, L'Homme de Lascaux, Europe, janvier­ février 1988.

l'espoir, mais il faut se battre longtemps, durement , pour obtenir finalement très peu : La vie inexprimable / la seule enfin de compte à laquelle tu acceptes de t' unir / ...

/ dont tu obtiens de-ci de-là quelques fra gments déc harnés au bout de combats sans merc i.

La grandeur, la noblesse , le caractère altier de l 'œ uvre de Char ont été maintes fois souligné s, une grandeur que même le désastre final laissera intacte : Plus tard on t'identifiera à quelque géant désagré gé seigne ur del' impossible.

» Roger Laporte, Impress ions du Sud, n° 12, printemps 1986.

" poète " : rêveur de chimères, jouet des illu sions, Char assigne au poète un devo ir de lucidité : " Celui qui invente, au contraire de celui qui découvre, n'ajoute aux choses, n'apporte aux êtres, que des masques , des entre-deux, une bouillie de fer.

" « Char n'a cessé d 'atténuer et même d 'ob sc urcir la métaphore de la bougie : L'esse ntiel ...

une lampe sans regard dans la fumée.

» Certes la poé sie de Char est liée à 1 Edim édia 2, 3, 4, 5 lithograp hies de R ené C har, extraites de La Nuit talismanique, Ski ra, Genève, 1972 CHAR 02. »

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