Raymond Boudon fiche de lecture
Publié le 27/06/2013
Extrait du document
«
« arbitrairement » que l’accès des S1 au D1 est de 70%, soit qu’un niveau supérieur garantit à 70%
l’attribution d’une position sociale supérieur.
Ce ticket de priorité est appliqué ensuite à tous les
niveaux scolaire et à toutes les classes sociales 6
, ce qui permet de distribuer les places disponibles à
toute la population.
Reste alors à combiner les deux tableaux et essayer de faire un lien entre la classe d’origine et la
position sociale de destination pour les deux périodes.
Cette « combinaison prend la forme du produit
entre deux matrices de passage (passages de l’origine sociale au niveau scolaire, passages du niveau
scolaire au statut social) » 7
ce qui permet de « reconstituer les flux allant de chacune des catégories
sociales de départ à chacune des catégories de destination » 8
.
On constate dans ce nouveau tableau 9
l’immobilité sociale, la structure sociale en t1 et t2 est quasiment identique à quelques unités près.
Et
même en modifiant les hypothèses de ce modèle, cette conclusion reste valable.
L’avantage de ce
genre de modélisation théorique est en effet de pouvoir en modifier les termes et ainsi faire des
« quasi-expériences ».
10
Dans l’inégalité des chances , l’auteur teste différentes hypothèses, jouant avec
la structure, le ticket de priorité, la file d’attente.
Cette interprétation met au jour différents effets émergents, soit des effets provoqués par l’agrégation
de comportements individuels non voulus : un effet de neutralisation (la file d’attente) mais aussi un
effet de divergence de type inflationniste, c'est-à-dire que l’incitation forte à élever son niveau scolaire
induit une dévaluation des diplômes, « la détention d’un ticket de priorité devient à la fois […] de plus
en plus nécessaire et de moins en moins suffisant à l’acquisition d’un statut élevé » 11
.
L’action de
l’individu provoque un effet contraire à celui recherché.
Souhaitant améliorer leur situation en
poursuivant de plus en plus leurs études, les individus concourent à dévaluer la valeur de ces études et
ainsi de garder la même position sociale.
Cette conclusion s’inscrit tout à fait dans l’approche
individualiste méthodologique de l’auteur.
Tel que la modélisation théorique le permet, testons à présent d’autres hypothèses.
Essayons, dans un premier temps, de simuler une égalité parfaite des chances scolaires.
Pour ce faire,
on répartit les places disponibles suivant les niveaux scolaires (S1, S2, S3, S4, S5 et S6) dans les trois
classes de destination (D1, D2 et D3) en gardant le même rapport que da ns les classes
d’origine (10 % de la population dans O1, 30% dans O2 et 60% O3), donc 10% de la population dans
D1, 30% dans D2 et 60% dans D3.
Ce qui donne le tableau suivant :
Le coefficient de disparité entre les différentes classes est alors égal à 1.
Ici, il n’y a pas de ticket de
priorité et un même profil pour toutes les classes sociales face à l’école.
C’est une situation idéale-
66 Ibid, p138 (tableau)
77 Ibid, p141
88 Ibid, p141
99 Ibid, p140
101 L’inégalité des chances, la mobilité sociale dans les sociétés industrielles, p47
111 Op cit, p143.
»
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