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Raymond Boudon fiche de lecture

Publié le 27/06/2013

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Raymond Boudon, dans L'inégalité des chances, la mobilité sociale dans les sociétés industrielles, propose une modélisation théorique de ce phénomène afin d'exposer son hypothèse, soit que l'immobilité sociale constatée dans les sociétés industrielles n'est pas le fait d'un lien entre origine sociale et position sociale, mais le fait d'effets émergents (une agrégation de comportements individuels qui provoquent une situation non voulue). Il considère pour se faire une société industrielle à deux périodes différentes, t1 et t2, décomposée en trois classes, C1, C2, C3 (classes d'origine : O1, O2 et O3 et classes de destination : D1, D2 et D3) et six niveaux scolaires, S1, S2, S3, S4, S5 et S6. Dans un premier tableau, il croise l'origine sociale (O1, O2 et O3) et le niveau scolaire sur les deux périodes et simule une augmentation du niveau scolaire car « une démocratisation de l'accès au système scolaire s'est produite « entre les deux périodes. Pour ce faire, il fait diminuer le coefficient de disparité entre classes, c'est-à-dire le rapport entre les classes. Ce tableau simule donc « un système où les comportements scolaires des individus en fonction de leur classe sociale d'origine apparaissent changeant dans le temps. Ces changements individuels engendrent des changements collectifs. Ainsi le niveau scolaire moyen augmente, les disparités entre classes s'atténuent «. Ce raisonnement tient compte de la démocratisation du système scolaire dans les sociétés industrielles et postule que les comportements individuels sont à l'origine d'effets « collectifs «, c'est un raisonnement individualiste méthodologique. Constatation faite de cette augmentation du niveau scolaire moyen, on s'attend « intuitivement &raqu...
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« « arbitrairement » que l’accès des S1 au D1 est de 70%, soit qu’un niveau supérieur garantit à 70% l’attribution d’une position sociale supérieur.

Ce ticket de priorité est appliqué ensuite à tous les niveaux scolaire et à toutes les classes sociales 6 , ce qui permet de distribuer les places disponibles à toute la population. Reste alors à combiner les deux tableaux et essayer de faire un lien entre la classe d’origine et la position sociale de destination pour les deux périodes.

Cette « combinaison prend la forme du produit entre deux matrices de passage (passages de l’origine sociale au niveau scolaire, passages du niveau scolaire au statut social) » 7 ce qui permet de « reconstituer les flux allant de chacune des catégories sociales de départ à chacune des catégories de destination » 8 .

On constate dans ce nouveau tableau 9 l’immobilité sociale, la structure sociale en t1 et t2 est quasiment identique à quelques unités près.

Et même en modifiant les hypothèses de ce modèle, cette conclusion reste valable.

L’avantage de ce genre de modélisation théorique est en effet de pouvoir en modifier les termes et ainsi faire des « quasi-expériences ».

10 Dans l’inégalité des chances , l’auteur teste différentes hypothèses, jouant avec la structure, le ticket de priorité, la file d’attente. Cette interprétation met au jour différents effets émergents, soit des effets provoqués par l’agrégation de comportements individuels non voulus : un effet de neutralisation (la file d’attente) mais aussi un effet de divergence de type inflationniste, c'est-à-dire que l’incitation forte à élever son niveau scolaire induit une dévaluation des diplômes, « la détention d’un ticket de priorité devient à la fois […] de plus en plus nécessaire et de moins en moins suffisant à l’acquisition d’un statut élevé » 11 .

L’action de l’individu provoque un effet contraire à celui recherché.

Souhaitant améliorer leur situation en poursuivant de plus en plus leurs études, les individus concourent à dévaluer la valeur de ces études et ainsi de garder la même position sociale.

Cette conclusion s’inscrit tout à fait dans l’approche individualiste méthodologique de l’auteur. Tel que la modélisation théorique le permet, testons à présent d’autres hypothèses. Essayons, dans un premier temps, de simuler une égalité parfaite des chances scolaires.

Pour ce faire, on répartit les places disponibles suivant les niveaux scolaires (S1, S2, S3, S4, S5 et S6) dans les trois classes de destination (D1, D2 et D3) en gardant le même rapport que da ns les classes d’origine (10 % de la population dans O1, 30% dans O2 et 60% O3), donc 10% de la population dans D1, 30% dans D2 et 60% dans D3.

Ce qui donne le tableau suivant : Le coefficient de disparité entre les différentes classes est alors égal à 1.

Ici, il n’y a pas de ticket de priorité et un même profil pour toutes les classes sociales face à l’école.

C’est une situation idéale- 66 Ibid, p138 (tableau) 77 Ibid, p141 88 Ibid, p141 99 Ibid, p140 101 L’inégalité des chances, la mobilité sociale dans les sociétés industrielles, p47 111 Op cit, p143. »

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