Ramayana - Fiche de lecture.
Publié le 06/05/2013
Extrait du document


«
Avec l’aide de l’armée des singes, Rama et Laksmana encerclent Lanka.
Une bataille sanglante s’engage alors, et Rama et Laksmana sont grièvement blessés, et tombent inanimés.
Mais grâce à Hanuman, blessé lui aussi, ils se relèvent et au terme de
cet affrontement, Ravana tombe mort.
Vibhishana devient le nouveau roi de Lanka et Rama retrouve Sita.
5 LE LIVRE VII : UTTARAKANDA, LE « LIVRE DE L’AU-DELÀ »
Le retour à Ayodhya est difficile et le peuple n’a pas confiance en Sita, qu’il juge indigne de devenir la reine de Rama.
Il existe selon les versions deux fins de l’Uttarakanda.
Dans la première Rama, sombrant dans la jalousie met Sita à l’épreuve du
feu.
Celle-ci monte sur le bûcher pour prouver sa fidélité et est épargnée par Agni, le dieu du Feu.
Dans la seconde, postérieure, Rama devenu jaloux pense qu’il est de son devoir de faire envoyer Sita dans la forêt et de régner seul.
Sita, est recueillie
par un ermite Valkimi et met au monde des jumeaux, Kusa et Lava, fils de Rama.
Valkimi les élève et écrit un poème, le Ramayana .
Au bout de douze ans, alors que Rama organise un festival, les jumeaux se présentent devant leur père et récitent le
poème.
Rama, en découvrant leur chant, reconnaît ses fils et envoie chercher Sita.
Sita pour lui prouver sa vertu, implore la terre de la prendre si elle a été fidèle.
La terre tremble alors et se referme sur l’épouse de Rama.
Au bout d’un millier
d’années de règne, Rama décide de procéder au sacre de ses deux fils, et de retourner à Vishnou.
Il rentre alors dans une rivière, suivi de ses disciples, et rejoint le paradis.
La légende raconte alors que Lava et Kusa voyagent dans toute l’Inde pour
chanter le poème de Valkimi afin que tous ceux qui le récitent ou l’écoutent trouvent l’amour et la sagesse.
6 POSTÉRITÉ
La légende du Ramayana a été maintes fois interprétée et réinterprétée.
Parmi ses adaptations figurent notamment le Mahanataka (« Grand drame ») ou Hanumannataka (« drame de Hanuman »), attribué au singe mythique Hanuman, le poème
épico-lyrique Janakiharana (l’« Enlèvement de la Janaki », c’est-à-dire Sita) attribué à Kumaradasa, roi de Ceylan.
Kalidas loue quant à lui la gloire de Valkimi dans son poème Raghuvamca et reprendrait une partie de la légende de Rama dans le
Setubandha (« Construction du pont ») qui lui est attribué.
Le dramaturge Bhavabhuti pour sa part relate la totalité des épisodes de la légende dans deux drames, Mahaviracarita (« Histoire du grand héros ») et l’ Uttararamacarita , (« Fin de l'histoire
de Rama »).
D’autres interprétations plus libres voient le jour, notamment le Bhattikavya , (« Poème de Bhatti »), la Ramayanamanjari , (« Bouquet du Ramayana ») de Vyasadasa, la Ramayanachampu (champu est un genre narratif qui alterne vers et
prose) attribué au roi Bhoja (1018-1060).
La plus célèbre version après celle de Valkimi est celle de Tulsi Das (« Serviteur du basilic », ie Vishnou, 1532-1623), le Ramcaritmanas (« Saint Lac des hauts faits de Rama »), appelé aussi le Ramayana de
Tulsi Das ou encore le Hindi Ramayana .
Rédigée en hindi moderne, cette version est composée de sept kanda comme la version de Valkimi, portant tous les mêmes titres, sauf la sixième appelée « Lankakanda ».
Cette réécriture de la légende laisse
une place prépondérante à la glorification du héros Rama et à l’exaltation du sentiment religieux.
C’est cette version qui est devenue un livre sacré de l’Inde.
En effet, d’abord colporté par des bardes sur les places des villages, le Ramayana est récité et chanté quotidiennement par de nombreux Indiens.
Il est considéré comme une sorte de synthèse de tous les livres sacrés.
Ses vers tiennent lieu de
mantras, qui apportent toutes les bénédictions, les vertus et les plaisirs.
Les Indiens se purifient avant la récitation du poème afin de mieux entendre les secrets de la connaissance, de la renaissance, de la salvation des âmes.
Le texte a également été
traduit et adapté dans toutes les langues de l’Inde (tamoul, telugu, kannara, bengali) et certaines de ses scènes sont reprises, notamment dans un théâtre dansé de l’Inde du Sud appelé kathakali. La légende a même dépassé les frontières,
connaissant des versions en kmer ou kavi (javanais et balinais) par exemple.
Il a inspiré également de nombreux récits en chine, au Tibet, au Laos, au Viêt Nam, en Thaïlande, au Cambodge.
Les premières traductions en Occident datent du début du
XIXe siècle.
Texte majeur et fondateur de la littérature indienne, le Ramayana est non seulement un œuvre mystique et mythique essentielle mais aussi un témoignage indiscutable sur la vie de l’Inde, sous ses multiples facettes.
Dans un petit texte consacré au
Ramayana , Jules Michelet rend hommage à ce texte qu’il a découvert en 1863, en rappelant les quelques vers d’une des premières traductions en français : « Heureux celui qui lit le livre en entier.
Heureux celui qui n’en a lu que la moitié.
Il rend le
brahmane sage, le soldat brave, le marchand riche.
Si, par chance, un esclave (paria) l’entend, il s’ennoblit.
Celui qui lit le Ramayana est absout de toutes ses fautes.
».
Il ajoute alors qu’il « nous est arrivé inaltéré.
Nous le voyons dans ces
nombreuses répétitions et dans quelques-unes de ces descriptions qui reviennent deux ou trois fois et même plus souvent.
Nous le voyons aussi dans les nombreuses additions qui ont été faites à différentes époques.
».
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