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Racine: Bérénice

Publié le 08/01/2020

Extrait du document

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Acte IV
Aussi déchirés l’un que l’autre par la rupture que leur impose la raison d’État, Bérénice et Titus sont au bord du désespoir et du suicide. Titus n’a pas le courage d’affronter la reine, tandis qu’elle cherche par tous les moyens à avoir enfin avec lui la discussion qui s’impose. C’est chose faite à la scène 5 de l’acte IV, qui se termine dans la rage et les larmes, sur une double injonction contradictoire faite à Titus, l’une par Antiochus qui vient sommer Titus de courir chez la reine qui menace de se tuer, l’autre par Paulin qui vient chercher Titus pour qu’il se rende au Sénat. Titus va au Sénat et envoie Antiochus auprès de Bérénice.
ActeV
Contre toute attente, alors qu’Arsace avait une fois encore cru pouvoir assurer à son maître qu’il pourrait peut-être convaincre Bérénice de son amour, Titus reparaît, suppliant Bérénice de ne pas quitter Rome et découvrant, avec une lettre qu’elle lui tend, qu’elle a décidé de mourir. À son tour, c’est donc sa mort qu’il vient offrir à Bérénice si celle-ci ne renonce pas à son funeste dessein : sa mort, et non un compromis par lequel il la suivrait en exil, après avoir lâchement renoncé à l’empire. Dans la dernière scène, Antiochus avoue à Titus qu’il était son rival et veut mourir aux pieds de Bérénice et de son compagnon, quand Bérénice bouleversée par autant de générosité et de grandeur, sûre à présent de la profondeur de l’amour de Titus pour elle, accepte de le quitter et de vivre quand même et arrache à Antiochus le même serment.
b - Composition
Elle est absolument parfaite : à la fin de l’acte I, le spectateur sait tout ce qu’il doit savoir pour comprendre l’intensité du drame qui va se jouer sous ses yeux entre ces trois personnages, unis par des liens puissants, d’amitié profonde, d’amour, de rivalité. L’acte II est dominé par Titus et par les intérêts de l’État, et l’unique scène de confrontation entre Bérénice et Titus, qui ne se sont encore jamais trouvés en scène ensemble (scène 4) laisse le spectateur dans un état d’interrogation angoissée. Le malheureux Antiochus, tiraillé entre les deux amants, assure l’unité du seul acte où il se passe quelque chose, à savoir l’acte III. Le sommet du pathétique est atteint à l’acte IV (comme le veut l’architecture ordinaire de la tragédie classique), dans la scène 5, l’une des plus longues de la pièce, où les deux amants disent enfin face à face leur souffrance et leur désespoir. C’est ce long affrontement qui a préparé le dénouement : c’est à l’acte V - quand il est trop tard ~ que les deux amants se trouvent le plus longtemps en présence. On notera en effet que sur les vingt-sept scènes que compte la pièce (équilibre à peu près parfait : cinq pour l’acte I, cinq pour l’acte II, quatre pour l’acte III, six pour l’acte IV

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« RACINE, füRÉNICE c -Liens avec les autres œuvres de Racine Outre les liens génériques avec les autres pièces tragiques, Bérénice emprunte son sujet à l'histoire romaine, comme Britannicus.

Son héroïne est une femme, comme dans Andromaque, et de plus, comme Andromaque, une «métèque» (sans connotation péjorative, évidemment : Andromaque était exilée depuis la chute de Troie et la mort d'Hector; Bérénice, reine d'Orient, n'est pas chez elle à Rome, bien qu'elle y soit la maîtresse du jeune Titus, qui vient de devenir empe­ reur au début de la pièce).

Comme dans Britannicus, il s'agit du destin du plus grand empire antique, l'empire romain.

Toutes les tragédies raciniennes traitent du pouvoir, de la passion qu'il suscite et qui entre en conflit avec d'autres pas­ sions (l'amour, par exemple) et de la douloureuse question de sa transmission.

2 -Résumé et composition a -Les données de l'intrigue Acte t La pièce s'ouvre sur la mort de l'empereur Vespasien, auquel son fils Titus doit succéder.

La maîtresse de Titus, Bérénice, reine de Judée, s'attend à devenir l'épouse légitime du nouvel empereur.

Antiochus, roi de Comagène, compagnon d'armes de Titus qui voit en lui son presque frère, séjourne à Rome auprès de lui.

Mais il est secrètement amoureux de Bérénice et décide soudain de lui avouer ses sentiments en même temps qu'il lui annonce son départ immédiat.

Malgré les conseils de sa confidente, Phénice, qui redoute que Rome ne refuse à Titus le droit d'épouser Bérénice parce qu'elle est reine, celle-ci laisse partir Antiochus.

Acte Il Titus se fait confirmer par son confident Paulin ce qu'il sait déjà: Rome n'admet­ tra pas que son nouvel empereur épouse une reine étrangère.

Titus prend devant Paulin la décision de se séparer de Bérénice mais, lorsque celle-ci paraît, il ne parvient pas à lui dire qu'elle doit partir.

Bouleversé, il la quitte en la laissant dans le doute.

Bérénice cherche en quoi elle a pu lui déplaire et finit par supposer que Titus, informé de l'amour d'Antiochus pour elle, est jaloux.

Acte Ill Titus a fait convoquer Antiochus pour le charger du soin cruel de dire la vérité à Bérénice et de l'emmener loin de Rome.

Partagé entre la crainte d'une disgrâce définitive qu'il redoute de Bérénice s'il accepte cette mission et l'espoir suscité par les mauvais conseils de son confident, Arsace, Antiochus s'acquitte de sa tâche.

Mais Bérénice ne le croit pas et le chasse.

53. »

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