Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau (résumé)
Publié le 12/11/2018
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Pyrame et Thisbé
Acte I. Thisbé monologue à l'écart de chez elle. Elle aime Pyrame, mais la haine qui oppose les deux familles rend impossibles leurs amours. La vieille Bersiane la cherche pour la réprimander. Suit un débat sur la jeunesse et la vieillesse (sc. i). Narbal, père de Pyrame, se plaint à Lidias, son confident, des amours de son fils (sc. n). Le Roi, de son côté, est également amoureux de Thisbé. Il veut écarter son rival et confie ses intentions à Syllar (sc. III).
Pyrame et Thisbé : le miroir d'une sensibilité nouvelle
Pyrame et Thisbé est l’unique œuvre dramatique de Théophile, bien qu’on lui en ait attribué quelques autres. On ne sait pas bien pourquoi, en dépit de son succès, le poète aurait renoncé au théâtre. Peut-être faut-il le croire quand il invoque la « contrainte » qu’il n’aurait pas supportée :
Autrefois, quand mes vers ont animé la scène, L'ordre où j'étais contraint m'a bien fait de la peine. Ce travail importun m'a longtemps martyré; Mais enfin, grâce aux dieux, je m'en suis retiré.
Car le succès de cette tragédie fut considérable. L’œuvre fut publiée soixante-treize fois entre 1626 et 1698 et inspira nombre de dramaturges. Elle fut également bien reçue au théâtre puisqu’en 1634 elle figure encore au répertoire de l’Hôtel de Bourgogne. La pièce aurait été composée au début de 1621 et publiée en 1623. Jouée sans doute une première fois devant la Cour l’année de sa composition, elle l’est à nouveau à la sortie de prison de Théophile. L’année suivante, une représentation est donnée à Rambouillet devant la marquise et ses proches. Scudéry déclarait en 1635, à propos de Pyrame : « Excepté ceux qui n’ont point de mémoire, il n’est personne qui ne [la] sçache par cœur ».
Ce succès étonne certains commentateurs, qui soulignent la pauvreté dramatique de l’intrigue et la maladresse de la composition. Ils estiment l’exposition trop longue et inutilement répétitive. Surtout, ils critiquent la multiplication des obstacles mis à l’amour des amants et leur inefficacité. La catastrophe ne vient d’aucun des périls inutilement dressés, mais d’une méprise tragique et de l’apparition d’un lion due au hasard. L’opposition des parents est purement formelle, tout comme le songe prémonitoire de la mère de Thisbé ou le motif — qui se révèle inutile — du roi rival. L’intérêt de la pièce est ailleurs que dans sa composition. Il est probable qu’elle est apparue comme très « moderne » auprès de la génération de 1620, à côté des œuvres de Hardy et de Garnier, qui pouvaient sembler sentencieuses, empêtrées de rhétorique et de mythologie. Relativement directe, traitée avec sincérité, l’histoire des amours contrariées de très jeunes amants, même tirée des Métamorphoses d’Ovide, trouvait un écho immédiat dans un public prêt à s’enflammer pour des héros qualifiés parfois de « romantiques » avant la lettre. Jacques Scherer souligne avec raison que la pièce se passe totalement de localisation historique ou géographique, qu’elle trouve sa force dans son abstraction, et qu’elle est la contestation de toutes les autorités. La représentation devait également contri
buer au succès, si l’on en croit le décorateur Mahelot, qui prévoit dans sa notice la fameuse scène du « mur » (« il faut, au milieu du théâtre, un mur de marbre et pierre fermé ») et l’irruption du lion, contribuant au pathétique (« un antre d’où sort un lion du costé de la fontaine, et un autre à l’autre bout du théâtre, où il rentre »).
Le lecteur moderne peut trouver un réel plaisir à Pyrame. Les gloses ironiques sur le poignard hardiment personnalisé par Théophile :
Ha! voici le poignard qui du sang de son maître
S'est souillé lâchement; il en rougit, le traître.
ont peut-être occulté ce que l’invention poétique a de sincère et d’original — et fait oublier les voies et moyens de la rhétorique symbolisante de l’époque. Thisbé évoque l’éveil de l’amour et des sens avec une agressivité qui défie la vieille Bersiane et développe du même coup un thème cher à Théophile :
Nos esprits sans l'amour assoupis et pesants,
Comme dans un sommeil passent nos jeunes ans; Auparavant qu'aimer on ne sait point l'usage Du mouvement des sens ni des traits du visage.
(L O
Pyrame, plus passionné encore que la jeune fille, rêve d’une ressemblance absolue entre les amants, d’une sorte de fusion qui se manifeste même dans l’apparence physique :
N'ayant tous deux qu'un but de peine et de plaisir, Semblables de l'humeur, de l'âge et du désir;
Et si j'osais flatter encore mon visage,
On nous pourrait tous deux connaître en une image.
(II, 0
On a dit souvent la violence avec laquelle se manifeste la passion des jeunes gens :
Mais je me sens jaloux de tout ce qui te touche, De l'air qui si souvent entre et sort par ta bouche; [...] Ton ombre suit ton corps de trop près, ce me semble, Car nous deux seulement devons aller ensemble.
Bref, un si rare objet m'est si doux et si cher. Que ta main seulement me nuit de te toucher.
(IV, I)
«
Acte
Il.
Pyrame confie à Dis ar que qu'il aime Thisbé et
qu'il lui sera fidèle malgré l'opposition de leurs famill es
(sc.
1).
Pyrame et Thisbé se parlent à travers la fissure du
mur qui sépare leurs maisons.
et ils renouvellent leurs ser
ments (sc.
11).
Acte Ill.
Deux1s et Syllar sont envo yé s par le Roi pour
attaquer et tuer Pyrame.
Deux1s a des scrupules.
que Syllar
s'efforce de le ve r.
Un com ba t à l'épée les oppose au jeune
homme.
Syllar s'enfuit.
et Deuxis est tué (sc.
1).
Double
rapport au Roi.
Échec du Messager envoyé prè s de Thi sb é:
échec de Syllar.
qUI rend compte du combat contre
Pyrame.
Le Ro1 envis age de faire mourir les amants (sc.
11).
Acte IV.
Pyrame et Thisbé décident de fuir la vengeance
du Roi.
Ils se donnent rendez-vous au tombeau de Ninus
(sc.
1).
La mère de Thisbé raconte à sa confidente qu'elle a
fait un so nge horrible et qu'elle ne s'opposer a plus désor
mais au bonheur de sa fille (sc.
11).
Arrivée la première au
rendez-vous.
,.hisbé s'effraie d'un lion.
s'enfuit et perd son
voile.
Acte V.
Pvrame trouve le voile sanglant.
Il cro it que
Thisbé a été ottaquée et dévorée par un lion.
et se suicide
(sc.
1).
Thisbé découvre le corps de so n amant et le suit
dans la mort (sc.
11)..
»
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