PSYCHOLOGIE DES FOULES, 1895. Gustave Le Bon (résumé & analyse)

Partisan d’un déterminisme biologique et psychologique, hostile à l’individualisme rationaliste, Le Bon considère les collectivités humaines comme des ensembles historiques, biologiques et raciaux ayant une «âme». Il tente ainsi d’expliquer les phénomènes sociaux à partir de mécanismes psychologiques.

La foule, supérieure à la somme des individus qui la composent et qui n’ont en eux-même aucune valeur, constitue une unité mentale à dominante émotive. Elle est essentiellement conduite par un inconscient collectif — l’âme des foules —, que détermine la race conçue comme l’accumulation héréditaire de caractéristiques semblables. Dominée par l’inconscient et non par la raison, la foule n’est pas apte à la réflexion et au raisonnement, mais à l'action; elle agit, non pas à partir d’idées, mais en fonction d’images. Aussi Le Bon la considère-t-il comme «féminine», illogique, irresponsable, excessive, crédule, imprévisible.

Ce livre, qui fut l’un des plus grands succès scientifiques de tous les temps, a influencé ou inspiré des penseurs aussi différents que Sigmund Freud, Maurice Barrés, Georges Sorel ou Henri Bergson, même si Le Bon fut discrédité pour son «ralliement» au fascisme italien.