PROVINCIALES (les), de Biaise Pascal
Publié le 18/03/2019
Extrait du document
«
Le su ccès et le s conséq uences des
Pr ovinciales furent importants : à la suite de Port-Ro yal, il y eut une réaction générale
contre le relâchement de l
'Ég lise .
De même ,
l'ascension de l
'ordre des jésuite s fut
freinée.
L'interdiction du livre par le pape
Alexandre
VII n'eut que peu d 'im pact.
« Non ( ...
) dit le médecin.
Et vous
ne marcherez jamais effectivement ,
si Dieu ne vous envoie un secours
extraordinaire ...
»
Des sins de Jean-Pierre Meuer
Les Provinciales
Une vive controverse
/
A
u xvne siècle, de nombreux pamphlets ou essais
paraissaient avec pour
sujet« la question de la
grâce
», qui était la plus grave c~troverse de l'époque.
A la suite de saint Augustin, il était établi que, si
chaque homme était libre de
ch9isir la conduite de sa
vie, Dieu devait en plus accorder sa grâce pour sau
ver
l'âme de 1' enfer et ce, afin de racheter le péché
originel (principe de la grâce efficace).
Pour certains
théologiens jésuites, dont Molina, la grâce di
vine ne pouvait porter ses fruits que si
l'homme y adhérait, ce qui signifiait que l'in
dividu retrouvait son libre arbitre (principe de
la grâce suffisante).
La querelle est réveillée ,
en
1640, par la parution d'un livre de
Jansenius, l'Augustinus, qui revient au prin
cipe de la grâce efficace.
Critiqué par la
Sor
bonne et Richelieu, il est défendu par
l'abbaye de
Port-Royal et l'un de ses fidèles,
Pascal.
Ce dernier, sous le pseudonyme de
Montalte , rédige , de
janvier 1656 à mars
1657 , dix-huit lettres, aidé de deux théolo
giens, Arnauld et Nicole.
La grâce et les jésuites
L
es quatre premières lettres et les deux
dernières reviennent sur le problème
fondamental de la grâce
; Pascal montre
les désaccords de ses ennemis, incapables
d'expliquer unanimement leurs idées en la
matière.
Il met aussi en relief l'injustice de la
condamnation prononcée en
Sorbonne contre
son ami Arnauld.
Les lettres
V à XVI mettent
en cause la morale relâchée des jésuites.
Pour
ceux-ci, plusieurs opinions peuvent être adop
tées en religion dès lors qu'elles sont
probables, et
donc chacun pourrait se construire son ensemble de
règles religieuses, plus ou moins contraignantes.
Tout
peut alors se justifier selon le talent des casuistes,
c 'est-à-dire des théologiens de la morale.
Le résultat
de ce relâchement se voit dans une trop grande tolé
rance combattue par Port-Royal, que ce soit au sujet
des mœurs, des vêtements ou, surtout, des pratiques
religieuses.
Ainsi, le jeûne n'est pas strictement ob
servé à
Pâques .
Jouant le naïf avant Voltaire, Pascal
mêle ironie, réquisitoire et comédie, et son éloquence
rappelle celle des orateurs antiques.
X vue SIÈCLE
Pascal
dénonce le relâchement
de l'Église
et en accuse les
jésuites.
« .•.
ayant à faire à des
personnes de toutes sortes de
conditions
et de nations si différentes, il est nécessaire
qu'ils aient des casuistes assortis
à toute cette diversité.
».
»
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