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PROVINCIALES DE PASCAL (analyse et critique)

Publié le 24/10/2011

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pascal
La morale religieuse des jésuites apparaît comme plus humaine et plus tolérante. Leur reconnaissance du libre arbitre révèle une plus grande confiance dans l'homme, dans ses capacités. La morale janséniste, sévère et élitiste, repose sur une vision sombre de la condition humaine, qui ne laisse pas grand espoir aux hommes de se sauver,
sinon au prix d'une perfection presque surhumaine. Toutefois, une trop grande indulgence en matière de morale laisse la porte ouverte à tous les abus, à toutes les compromissions. Face à la trop grande souplesse des jésuites, les jansénistes, défendus par Pascal, ont eu le mérite de redresser cette dérive en un catholicisme droit et authentique.

 
ORIGINE. Un sulpicien avait refusé l'absolution au duc de Liancourt, janséniste qui ne s'était pas rétracté. -Arnauld écrivittontt·e lui deux lettres: l'une « à une personne de condition«, l'autre « à un duc et pair« (juillet 1655), où il établissait la distinction du fait et du droit (v. p. 443).- Deux propositions en furent extraites et condamnées par la Sorbonne à une majorité de 180 voix. - Arnauld voulut répondre, mais sa réponse trop faible fut remplacée par la première Provinciale de Pascal, fort applaudie.
 

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« 11• EditionliiJ.

La 1r• Provinciale, composée rapidement, fut publiée le 23 janvier 1656 sous ce titre: « Lettre écrite à un provincial par un de ses amis, sur le sujet des disputes présentes de la Sorbonne », sans signature; les autres suivi­ rent l'une après l'autre, toujours imprimées en secret, répan­ dues partout et envoyée s même aux magistrats chargés de les poursuivre sans qu'ils pussent saisir l'imprimeur ou les propagateurs; la 18• et dernière est du 24 mars 1657.

Remar­ quer le titre inexact de Provinciales (c'est-à-dire écrites par un provincial, en province) donné ensuite à ces lettres: en réalité ce sont des lettres parisiennes (Mme de Sévigné les appelle Petites Lettres); -la date, 1656: cette année-là paru­ rent les premiers tomes de la Clélie et les douze chants de la Pucelle!- Elles furent réunies en 1657 sous ce titr e général: " Lettres écrites par Louis de Montalte [mons altus, Puy-de­ Dôme] à un provincial de ses amis et aux R. R.

P.P.

Jésuites, sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères ».

Ainsi c'est avant tout une attaque dirigée contre la Compa­ gnie.

Elles furent traduites en latin par Nicole (1658) et, grâce à cette traduction, répandues dans toute l'Europe.

II.

ANALYSE.

t o Adreliilses s Les dix premières sont adressées à un provincial; les H•-16• aux Jésuites en général; les :t7e et :18• au P.

Annat.

11° Diviliilion : On peut les distribuer en trois groupes: i.

Préambule: Les Jansénistes ella Sorbonne (i-3).

2.

Attaque de la morale des surtout par l'ironie (4-H).

Jésuites 1 surtout par l'invective (12-16).

3 .

Retour au Janséni sme (17 -18).

3° Sujet.

1° Dogmatique.

La liLe1·té et la grâce, l'ac­ tion de l'homme et celle de Dieu sont nécessaires pour le salut; mais comment coneilier ces deux aetions? C'est un mystère.

1.

Les catholiques donnent deux explications, toutes deux autorisées par l'Eglise.

Selon les Thomistes (partisans de saint Thomas , dominicain), pour agir surna- blent la faiblesse humaine en ajoutant au joug que Dieu nous impose .

Qui ne vo it que cette rigueur enfle la présomption, nourdt le déd ain, entretient un chagrin superbe et un esprit de fastueuse singularité, fa it paraître la vertu trop pesante, l'Evan gile excessif, ct le christianisme impossible? »(Oraison funèbre de Nicolas Cornet, i663).

Ces paroles aideront le.< élèves à voir ce qu'il y a de faux dans les jugements des cri­ tiques qui, à la suite de M.

Brunetière , ont loué P. »

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