PROSES, POÉSIE ET ESSAIS CRITIQUES DE JEUNESSE de Carvel Collins (résumé)

le Rameau vert date du 17 octobre 1924), Faulkner se vouera tout entier, corps et âme. On peut le dire en effet, puisque c’est avant son voyage en Europe (1925) qu’appartient la décision capitale, le choix qui, en un sens, commande toute sa carrière : il allait rester à Oxford, et tenter par la littérature d’y vaincre l’immense amertume consécutive à la

frustration totale de hauts faits de guerre. A des

titres différents (projection directe ou projection compensatoire), ses trois premiers romans sont nés de ce sentiment, auquel on ne saurait accorder trop d’importance. Mais c’est aussi par son sujet que « la Colline » apparaît comme le seuil véritable de l’œuvre à venir. Il s’agit d’un journalier agricole qui, retour du travail, s’arrête le soir au sommet d’une colline pour contempler la petite ville qui est son foyer temporaire. Il se passe alors quelque chose en lui, qu’on pourrait nommer, après Joyce, une « épiphanie » manquée : « Un instant, il fut sur le point d’appréhender quelque chose qui lui était étrangère, mais elle lui échappa. » Le choix du sujet, le personnage (« la médiocrité lente et anonyme de son visage »), du lieu, de l’heure (le coucher du soleil, moment favori chez Faulkner comme chez Conrad), et