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PROSE DU TRANSSIBÉRIEN ET DE LA PETITE JEHANNE DE FRANCE (La) de Blaise Cendrars : Fiche de lecture

Publié le 18/11/2018

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PROSE DU TRANSSIBÉRIEN ET DE LA PETITE JEHANNE DE FRANCE (La) Blaise Cendrars. Poèmes, 1913.

 

La Prose du Transsibérien, Pâques à New York (1912) et Le Panama ou les Aventures de mes sept oncles (publié en 1918 mais écrit en 1913-1914) forment l’ensemble intitulé Du monde entier. Ce sont presque les premiers poèmes de Cendrars (1887-1961). Texte en partie autobiographique, La Prose est une transcription hallucinée des voyages en train à travers la Russie prérévolutionnaire en compagnie d’un commerçant aventurier et de Jehanne, la «petite prostituée» qui demande toujours: «Biaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?» Le poème s’achève sur le retour à Paris. Appel de l’exotisme et nostalgie caractérisent aussi Les Aventures de mes sept oncles, lesquels, à l’exception d’un seul, ne parviennent pas à se libérer du mal du pays. Chaque départ est un arrachement douloureux mais exalté: il faut, comme le «septième oncle» admettre une rupture primordiale (que symbolise le krach de Panama) pour pouvoir se confondre avec le «monde entier». Ni La Prose ni Les Pâques à New York, qu’anime le désir de retrouver une foi consolatrice, ne l’assument pleinement. Toute trace de nostalgie disparaît, au contraire, dans Le Panama; jouant avec le nom propre, Cendrars y affirme sa volonté de ne plus tomber «en panne». Cependant, le désir subjectif ne représente qu’un aspect de l’œuvre, l’autre étant le modernisme et le machinisme (chantés dès 1909 par le futurisme italien). Au rythme du vers libre qui recrée celui du train, la narration s’efface devant une juxtaposition de tableaux fixant des images et organisés par un montage déjà cinématographique ou cubiste, attestant l’intérêt de Cendrars pour la peinture de son temps et pour le septième art. Le terme de «prose» a sans doute le sens

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, la [Blaise Cendrars] - Fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, la [Blaise Cendrars] , poème-tableau de Blaise Cendrars, publié dans un format inédit en 1913.

Le texte était accompagné des couleurs du peintre Sonia Delaunay et l’ouvrage — « premier livre simultané » — mesurait deux mètres de long une fois déplié (une partie est exposée au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, à Paris). 2 IMAGES-ASSOCIATIONS Le poème est écrit en vers libres et composé de plusieurs sections.

Cendrars-poète se souvient (« En ce temps-là j’étais en mon adolescence »), Cendrars-voyageur vagabonde dans le temps et l’espace (Moscou, la Sibérie, les îles Fidji…).

Les « sursauts de mémoire » du poète-voyageur suivent le modèle de l’image-association, fréquente chez Cendrars, qui engendre une structure proprement musicale.

L’unité du poème réside moins en une représentation que fixeraient images et versification traditionnelles qu’en une sensation de mouvement produite par la juxtaposition d’images-associations.

Cette technique de la convergence d’images recrée une réalité autre, fascinante jusqu’à l’hallucination. 3 LE VOYAGE DE L’ÉCRITURE À Pierre Lazareff, qui lui demandait s’il avait réellement pris le Transsibérien, Cendrars répondit : « Qu’est-ce que ça peut te faire puisque je vous l’ai fait prendre à tous ? ».

Ainsi, malgré le souci de véracité du voyage (noms de villes, contexte précis de la guerre russo-japonaise), ce que Cendrars crée est une sorte de « fantastique de réalisme » où le seul voyage effectué est celui de l’écriture.

Si Moscou n’offre qu’un feu créateur de corruption, Paris apparaît comme la ville de la pérennité et du renouvellement créateur.

D’où la modernité de ce poème où le Moi entre en contact intime avec le mouvement de la vie moderne tout en gardant la nostalgie du passé. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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