PROPHÉTIES de Nostradamus.

A la même époque, les Prophéties sont traduites en anglais (Londres, 1672). Au xviiie siècle, Nostradamus connaît un oubli passager ; l’intérêt semble reprendre avec les livres de Laisné (1816), d’Avignon (1839) et, surtout, avec le Nostradamus d’Eugène Bareste, travail d’érudit, d’autant plus intéressant que cet auteur semble avoir été le dernier à pouvoir consulter et décrire l’ « éditio princeps » de 1555, qui semble avoir définitivement disparu depuis. En 1867 parurent, en deux volumes, les commentaires les plus minutieux qu’on ait vus jusqu’à nos jours : il s’agit des Oracles de Michel de Nostredame d’Anatole Le Pelletier. Cet ouvrage, malgré quelques travers, est des plus sérieux, car son auteur a essayé de déchiffrer tous les quatrains, sans faire - à l’instar de ses devanciers - un choix qui exclut les quatrains pour lesquels aucune explication n’a pu être trouvée. Après une nouvelle éclipse d’un demi-siècle, l’intérêt que suscitent les Prophéties rebondit, et c’est une véritable floraison de commentateurs que nous voyons apparaître de 1920 à nos jours. Non contents d’essayer de deviner, certains commentateurs modernes ont appelé à leur aide les sciences plus ou moins exactes, allant de l’astrologie à la cryptographie et aux mathématiques spéciales. Les deux ouvrages qui semblent être les plus sérieux sont : Le sort de l'Europe... accompagné des toutes dernières indications de Nostradamus, publié en 1939 (chez Dangles) par Pierre Vincenti di Piobbetta dit P.-V. Piobb, et La clef secrète de Nostradamus de Roger Frontenac (Denoël, 1950). Si les commentaires de P.-V. Piobb ne révèlent que très parcimonieusement sa façon de procéder, ses affirmations ont de quoi étonner ses lecteurs. « Nostradamus n’a pas écrit un mot de ses Prophéties. Nostradamus était totalement incapable de savoir de quoi il s’agissait dans le livre qui porte sa signature ». Hélas ! P.-V. Piobb entoure la personnalité du prétendu « véritable auteur » des Prophéties - qu’il dit connaître -