PROFESSION DE FOI DU VICAIRE SAVOYARD (La) de Jean-Jaeques Rousseau (résumé et analyse de l’œuvre – Répertoire lyrique)
Publié le 26/09/2015
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PROFESSION DE FOI DU VICAIRE
SAVOYARD (La). Ce n’est en fait qu’un passage du Livre IV de l'Émile de Jean-Jaeques Rousseau (1712-1778), mais ce passage constitue un tout en soi et n’a que des rapports assez lointains avec l’œuvre dans laquelle il est incorporé ; c’est en fait une œuvre dans une œuvre et sa portée est beaucoup plus générale que ce traité d’éducation ; aussi a-t-on pris l’habitude dès le xviiie siècle de considérer la Profession comme une œuvre à part. Il importe cependant de la replacer dans son cadre. Avec le Livre IV de l'É mile, Rousseau aborde l’éducation morale et religieuse du jeune garçon qui vient d’atteindre ses seize ans. Il examine successivement la naissance des sentiments, et plus particulièrement de l’amitié et de la pitié ; puis l’apprentissage de la connaissance des hommes autour de deux thèmes, l’utilité de l’histoire si elle est bien comprise, c’est-à-dire si elle est avant tout le récit de la vie des grands hommes, et celle des fables. Il en arrive enfin à l’éducation de l’âme et là se pose le problème : Que croira Émile ? C’est dans une forme très vivante que Rousseau présente ce problème ; il suppose qu’il emmène son élève sur une montagne d’où la vue s’étend sur un magnifique paysage, celui de la vallée du Pô. Là, le vicaire expose à .Êmile, que ce paysage porte à la méditation et à l’adoration, comment il en est venu, lui-même, à découvrir les principes de la religion naturelle. Ce personnage du vicaire savoyard est un souvenir tiré par Rousseau de sa propre vie. En effet, dans les Confessions, il déclare que l’ « original du Vicaire savoyard » est un certain M. Gaime, précepteur dans une famille aristocratique, « jeune encore et peu répandu, mais plein de bon sens, de probité, de lumières, et l’un des plus honnêtes hommes qu’il ait connus ». Rousseau affirme même que « ses maximes, ses sentiments, ses avis furent les mêmes » que ceux qu’il prête à son vicaire savoyard. Devant Émile, le vicaire commence donc par exposer comment il en est venu à la recherche de la vérité et quelles voies il a suivies. Il explique les raisons qui ont mis le doute dans son âme. Il s’est d’abord tourné vers les philosophes, surpris de la diversité de leurs opinions ; mais vite il a « conçu que l’insuffisance de l’esprit humain était la première cause de cette prodigieuse diversité de sentiments, et que l’orgueil était la seconde » ; aussi ces contacts avec leurs œuvres, au lieu de le délivrer de ses doutes, n’ont fait que les augmenter. C’est donc seulement à la lumière du principe d’évidence qu’il peut examiner ses connaissances. Il parvient ainsi à une double certitude : l’existence de l’homme qui existe non parce qu’il pense, mais parce qu’il sent ; il « est » par ses sens, lesquels sont impressionnés par les choses extérieures. L’existence des sens prouve donc non seulement l’existence de l’homme qui est sensible, mais de la matière qui agit sur les sens. Poursuivant l’examen de cette dualité, le vicaire découvre que la différence essentielle qui distingue
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