PROFESSEUR MARCEL RUFO LA VIE EN DESORDRE : VOYAGE EN ADOLESCENCE - FICHE DE LECTURE
Publié le 25/08/2012
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Le traitement médicamenteux de certaines pathologies mentales est indispensable mais suivi d'une attention particulière. Certaines molécules jugulent bien les symptômes mais présentes parfois des effets secondaires contraignants. Toute médication doit s’accompagner d’un travail psychothérapeutique. Certains traitements (anxiolytique...) occultent les épreuves de la vie qui concourent tout de même à la structuration de l’être humain. Il faut être vigilant dans la prescription car ce traitement peut apparaître pour l’adolescent comme une source de bien être permanente, ne cherchant plus à lutter de lui-même. S'ajoute ainsi un risque de dépendance psychologique et physique. A l'inverse, certains adoptent une conduite dangereuse en refusant les traitements. Cette attitude révèle le déni de leur maladie, se persuadant qu'ils en ont la maîtrise. Par ces excès, ils montrent leur souhait de mener une vie «normale«. Le psychiatre doit les aider à révéler leurs propres capacités malgré certains « interdits « ou la chronicité de leur maladie. Le patient atteint d'une maladie incurable reste jusqu'au bout une personne que l'on accompagne et à qui l'on cherche à insuffler des temps de vie. La confrontation précoce de certains adolescents à la mort et à la maladie amène Rufo à s'intéresser à la notion de « pré-adultes «, ces grands adolescents qui deviennent adultes plus tôt que prévu. Pour conclure, dans son livre, Rufo montre l'évolution de son regard sur la psychiatrie. Il conçoit son travail comme une formation perpétuelle, une discipline sur laquelle il pourra constamment réfléchir, se questionner...

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Le psychiatre a pour devoir d’aller au-delà du masque porté par l’adolescent.
Il connaîtra sans doute des périodes de dépression.
Cet état devient alarmant si cesmanifestations se prolongent.
Faisant suite généralement à des évènements douloureux, la dépression doit être vue comme une maladie où une prise en chargepsychothérapeutique s'avère nécessaire.
Plus fréquente qu'avant, il se peut qu'elle trouve son origine dans la société actuelle qui ne laisse «peu ou prou» de place àl'échec.
Cependant, il existe aussi des dépressions endogènes résultant d'une prédisposition du sujet au travers de mécanismes intrapsychiques complexes.
Certainesfamilles seraient des terrains plus favorables que d'autres à son développement.Le traitement médicamenteux de certaines pathologies mentales est indispensable mais suivi d'une attention particulière.
Certaines molécules jugulent bien lessymptômes mais présentes parfois des effets secondaires contraignants.
Toute médication doit s’accompagner d’un travail psychothérapeutique.
Certains traitements(anxiolytique...) occultent les épreuves de la vie qui concourent tout de même à la structuration de l’être humain.
Il faut être vigilant dans la prescription car cetraitement peut apparaître pour l’adolescent comme une source de bien être permanente, ne cherchant plus à lutter de lui-même.
S'ajoute ainsi un risque dedépendance psychologique et physique.
A l'inverse, certains adoptent une conduite dangereuse en refusant les traitements.
Cette attitude révèle le déni de leurmaladie, se persuadant qu'ils en ont la maîtrise.
Par ces excès, ils montrent leur souhait de mener une vie «normale».
Le psychiatre doit les aider à révéler leurspropres capacités malgré certains « interdits » ou la chronicité de leur maladie.
Le patient atteint d'une maladie incurable reste jusqu'au bout une personne que l'onaccompagne et à qui l'on cherche à insuffler des temps de vie.
La confrontation précoce de certains adolescents à la mort et à la maladie amène Rufo à s'intéresser à lanotion de « pré-adultes », ces grands adolescents qui deviennent adultes plus tôt que prévu.Pour conclure, dans son livre, Rufo montre l'évolution de son regard sur la psychiatrie.
Il conçoit son travail comme une formation perpétuelle, une discipline surlaquelle il pourra constamment réfléchir, se questionner...
III/ REFLEXION PERSONNELLE
La transversalité
Un point important que j'ai repéré et qui m'a questionnée dans ce livre traite de la transversalité, plus précisément de l'importance de celle-ci dans les soinspsychiatriques.
Pour Marcel Rufo, la psychiatrie ne doit pas être conçue comme une discipline uniquement verticale.
Elle doit en effet s'ouvrir à d'autres spécialités.Etymologiquement, la transversalité provient du latin « Transversus » qui signifie "tourner à travers", "au travers de", "chemin qui coupe".
Tourner au sens defaçonner à travers plusieurs techniques1.J'ai voulu faire un parallèle avec l'éducation spécialisée dans cette partie car de mon point de vue il est important de laconcevoir également comme telle.
En rapprochant ce terme au niveau du travail social, il s'agit alors de faire appel à de multiples technicités qui sont communes à plusieurs professions d'un mêmechamp.L'objectif est de faciliter l'action du travail social sur le terrain mais aussi de l'harmoniser en favorisant le travail de collaboration, de coopération avec l'ensemble desacteurs.
Ainsi, cela permet d'apporter une réponse globale aux besoins des personnes.
Comme la psychiatrie, l'éducation spécialisée peut s'articuler à d'autres spécialités et ainsi permettre une prise en charge globale de la personne, vue au travers dedifférents prismes.Dans le domaine des troubles psychiques par exemple qui sont très souvent complexes et qui nécessitent un accompagnement varié, l'éducateur spécialisé doit làaussi savoir coopérer et collaborer avec d'autres corps de métier de façon à ne pas voir la personne que sous l'angle de la psychologie, ou de l'éducation spécialisée.De plus, cela permet d'utiliser différentes pratiques en fonction des compétences de chacun.
Par exemple, dans une équipe entourant une personne déficiente mentale,l'éducateur spécialisé va peut être travailler sur l'autonomie et l'insertion, le psychologue s'orientera plus dans un travail sur la personne en elle même et ses difficultéspersonnelles, alors que l'infirmier sera chargé de donner des soins à la personne.Ainsi, l'éducateur spécialisé doit pouvoir travailler naturellement avec d'autres disciplines afin de l'aider dans son travail de prise en charge de la personne.
Même si dans une institution, plusieurs métiers sont de fait réunis et peut constituer une équipe (psychologue, psychiatre, moniteur éducateur, éducateur spécialisé,infirmier, etc...), il n'est pas pour autant évident que le lien se fasse simplement entre tous.
Chacun d'entre eux dispose de son propre langage et des difficultés decommunication peuvent exister.
Ce qui est important dans la transversalité où les disciplines se croisent, c'est d'adopter un langage commun pour que lacommunication soit plus simple et que l'on ne se trompe pas sur le sens de ce qui est dit de façon à travailler dans une cohérence.
Chaque professionnel doit avoir saplace, dans le domaine de compétences qui lui est propre.
Au préalable, il est important que chacun reconnaisse l'autre dans sa profession et avec ses compétences.
Unvéritable travail d'équipe entrera alors en jeu.
Le travail d'équipe implique une communication, un échange, une réflexion en commun et cela entre chaqueprofessionnel.
Il s'agit d'une collaboration au quotidien, d'une mise en commun de compétences, de savoir faire ...
La réunion institutionnelle est par exemple une instance formelle où peut se jouer cette transversalité.
Par exemple, si je me réfère à mon lieu de stage (Foyerd'hébergement pour adultes porteur d'un handicap mental), une réunion hebdomadaire de 3 heures a lieu chaque jeudi.
Elle réunit l'équipe éducative, le chef deservice, le directeur adjoint (ou le directeur), l'infirmière, la psychologue, la psychiatre, et les différents stagiaires.
Cette réunion est nécessaire à l'équipe éducativecar elle lui permet d'aborder des points particuliers qui la questionne sur certaines situations avec la psychiatre et la psychologue.
L'échange peut amener à denouvelles réflexions, permettre de se poser de nouvelles questions, ou à comprendre des situations/comportements grâce à leur intervention, d’avoir une analyse plusapprofondie sur le plan psychologique et psychiatrique de la personne.
En partant du postulat que l'éducateur spécialisé n'est pas « tout-puissant », et en comprenant l'importance des échanges transversaux pour une meilleure approche dela personne, on peut alors voir la richesse qui peut découler de ce travail de collaboration, tant dans l'accompagnement des personnes que dans la dynamique del'équipe.Un accompagnement éducatif est donc selon moi nécessairement transversal.
Il recoupe différentes expériences, points de vue, pratiques professionnelles ...
Il ne serésume pas en effet à la seule intervention de l'éducateur spécialisé.
Ainsi que ce soit dans le domaine de la psychiatrie ou de manière générale, la conjugaison deplusieurs domaines de compétences offre une prise en charge plus complète, diversifiée...
Si je me penche maintenant sur ma formation d'éducatrice spécialisée, je m'aperçois que cette transversalité se retrouve au sein même de l'IRTS.
Dès le début de laformation, nous avons été intégrés dans des groupes dits transversaux (éducateurs spécialisés, conseillères en économie sociale et familiale, techniciens(nes) del'intervention sociale et familiale, assistant(e)s de service social...).
La pédagogie de l'établissement s'inscrit donc aussi dans une application institutionnelle de latransversalité de part la mutualisation des différentes filières.
Le discours de l'institution quant à la présence de ces groupes est de dire que chaque filière doit avoirune connaissance de chaque profession puisque de fait nous serions amenés à nous côtoyer.
Par ailleurs, la transversalité se joue par le fait qu'il s'agit de matièrestransversales (exemple le droit) à nos filières même si celles-ci sont différentes.
Ainsi, il est essentiel face à la «complexification du travail social» d'avoir une idée desqualifications professionnelles.
Cela permet aussi aux futurs professionnels de participer à un certain décloisonnement des professions, d'avoir une complémentaritédans les approches, de connaître les différents acteurs du travail social ....
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