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PROCÈS-VERBAL (le). Roman de Jean-Marie Gustave Le Clézio (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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PROCÈS-VERBAL (le). Roman de Jean-Marie Gustave Le Clézio (né en 1940), publié à Paris chez Gallimard en 1963. Prix Théophraste-Renaudot.

 

Aux pages 252 à 254 du roman figure la reproduction d'un journal local où l'on peut lire la relation d'un fait divers parmi d'autres : <> Cet article, sans doute l'une des pièces du << procès-verbal >>, n'est-il pas en même temps à l'origine du roman ?

 

Adam Pollo squatte une maison temporaire ment inhabitée, au sommet d'une colline proche de la mer. Il passe une grande partie de ses jour nées allongé au soleil ; en racontant ses autres occupations - aller à la plage, suivre un chien errant. descendre en ville et boire un verre dans un café -, ou ses rencontres avec Michèle, le nar rateur évoque par bribes la vie intérieure du per sonnage, ses rêves, ses angoisses, son passé. Scandale sur la voie publique, fuite, arrestation conduisent Adam à l'asile psychiatrique où son cas est examiné par un aréopage d'étudiants présidé par un médecin dont le diagnostic tombe sans appel : « manie dépressive ». Adam est donc intemé.

« sidé par un médecin dont le diagnos tic tombe sans appel : « man ie dépr essive » .

Ada m est donc intemé.

Un narrateur impossible à situer ras­ semble, non sans difficulté, les pièces d'un procè s-verbal qui s'ajustent peu à peu comme un puzzle : fragments de récits, parfois sans rapport direct avec l' action, telle l'évocation du couple Malle mpart, journal intime du héros dont certains cahiers sont incomplets et '' calcin és>>, lettre de la mère d'Adam, notes prises au cours de l'exa­ men psychiatrique, la liste en serait long ue.

Ainsi, le personnage s'éclaire peu à peu -Le Clézio fait lui-même référence dans sa Préface à la technique du roman policier -et malgré sa soli­ tude et sa folie, l'auteur nous invite à le reconnaître, à travers la valeur sym­ bo lique de son prénom, comme un autre nous-même.

Adam évolue dans le monde banal, plutôt sale d'une ville du Midi que l'auteur ne décrit jamais de façon précise ; mais le regard se fo calise parfois sur des objets dérisoi­ res, "plafond [sans] anfractuosité dans la pein ture vert pâle uniformément étalée sur le plâtre >> ou " plan brouil­ lonné au crayon par-dessus les mots de réclame >>.

L'écriture, disparate, accen­ tue l'étrangeté ; l'a uteur manie tous les registres, du dialogue trivial- « T'aurais mieux fait de ne pas faire le con >> - à l'h istoire symbolique et poétique « d'un jardin qui serait à la fois sous la neige et au soleil >>, de l'incohérence des discours d'Adam au pathétique de la souffrance d'un rat dont " le corps ch étif pantelait >> et " les côtes se soule­ vaient et retombaient spasmodique­ ment >>.

Le lecteur hésite devant les multiples pistes qui s'offrent à lui : s' agit-il d'un conte philosophique mod erne comme le laisserait entendre l'inci pit : " Il y avait une petite fois >> ? Est-ce un roman sur la folie ? Adam vit­ il une expérience mystique de fusion dans la " pensée universelle >> ? Et s'il s'a gissait simplement de « raconter des histoires >> ? Tant il est vrai qu' « elles n'ont pas grand- chose à voir avec cette sacrée réalité, mais c'est un plaisir >>.. »

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