Présentation des PENSÉES de Blaise PASCAL
Publié le 29/09/2018
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le pitoyable spectacle de sa misère pour lui faire ressentir sa situation précaire et instable et lui montre les faiblesses des différents systèmes qui prétendent rendre compte de l'homme. Ainsi, pour le philosophe, ni les Stoïciens - qui ne soulignent que la vocation de l'homme à participer à l'essence divine - ni les Sceptiques - qui assimilent humanité et animalité et. nient toute possibilité de vérité une et ferme - ne peuvent rendre compte des tensions internes de l'homme et combler son aspiration à la plénitude. Ballotté au cœur de différents systèmes infructueux (fr. 56), l'incroyant, lassé et dégoûté du monde, se rendra finalement à Dieu car seule la foi chrétienne résout les « contrariétés » (liasse Vil) de l'homme et propose une vérité absolue. Dieu est donc la pierre angulaire sur laquelle l'homme peut espérer bâtir un édifice aux fondements solides.
III - Un constat pessimiste sur LA CONDITION humaine
L'influence de la pensée de saint Augustin (354-430) a été déterminante dans la construction du discours anthropologique des Pensées. Ainsi, l'homme pascalien, à l'image de l'homme augustinien, n'est qu'un puits de concupiscences, vain et creux (fr. 129). Depuis la Faute, la nature de l'homme a radicalement et irrémédiablement changé : deux « états », deux « natures » (fr. 108, 122) de l'homme s'opposent. L'état d'avant la Faute, dans lequel l'homme est innocent, heureux et jouit pleinement de son libre-arbitre ; l'état d'après la Faute, dans lequel la volonté humaine est sous l'emprise des passions. L'homme déchu est dominé par la sensualité, la curiosité et l'orgueil (fr. 67, 72) et berné par ces « puissances trompeuses », que sont l'imagination, la coutume et l'amour-propre (fr. 23, 41). Depuis la Chute, le cœur humain est donc gravement perverti : Dieu avait créé l'homme pour qu'il s'aime l ui-même de manière limitée et qu'il aime Dieu de manière infinie, mais l'humanité a préféré faire triompher l'amour de soi au détriment de l'amour de Dieu. C'est l'avènement du règne de l'amour-propre et de l'égoïsme. Mais la pensée
pascalienne n'est pas univoque : « Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? »
s'interroge te moraliste dans le fragment 122. Dans le fragment 121, i l le qualifie encore de « monstre incompréhensible ». C'est que l'homme oscille entre misère et grandeur, petitesse et élévation : il est un être de vertige.
«
le
pit oya ble spect acle de sa mis ère po ur lui faire res sentir sa situation préca ire et
ins table et lui mo ntre les faiblesses des différents systèmes qui préte ndent rendr e
com pte de l'homme.
Ainsi, pour le phi losop he, ni les Stoï ciens -qui ne sou lignent
que la voc ation de l'homme à par ticiper à l'essence divine -ni les Scep tiques
- qui assimilent human ité
et animali té et.
nient toute possibili té de vérité une et
fe rme -ne peuvent rendr e com pte des tensions internes de l'homme et combler
son aspiration à la plénitude.
Ballotté au cœur de différents systèmes infruc tueux
(fr.
56), l'incroya nt, lassé et dégo ûté du monde, se rendr a finalement à Dieu car
seule la foi chréti enne résout les « contra riétés » (lias se Vil) de l'homme et propose
une vérité absolue.
Dieu est donc la pie rre angulair e sur laquelle l'homme peut
espér er bilti r un édifice aux fondem ents solides.
Ill -UN CONST AT PESSIM ISTE SUR LA CONDITION HUMAI NE
L' in fluenc e de la pen sée de saint Aug ustin (3 54-430) a été déterm inante dans la
construc tion du discou rs anthr opolo gique des Pensées.
Ainsi, l'homme pascalien, à
l'im age de l'homme augusti nien, n'est qu'un puits de concupis cences, vain et creux
(fr.
129).
Depuis la Fa ute, la natu re de l'homme a ra dica lement et irré médiabl ement
changé : deux « états », deux « natur es » (fr.
108, 122) de l'homme s'opposent.
L'é tat d'ava nt la Faute, dans lequel l'homme est inno cent, heureux et jouit pleine
ment de son libre-a rbitr e ; l'état d'apr ès la Faute, dans lequel la volonté humaine
est sous l'emprise des passions.
L'homme déchu est dominé par la sensual ité, la
cu riosit é et l'or gueil (fr.
67, 72) et berné par ces « puis sanc es trompeus es », que
sont l'imagi nation, la cou tume et l'amour -propre (fr.
23, 41).
Depuis la Chu te, le
cœur humain est donc grav ement perverti : Dieu avait créé l'homme pour qu'il
s'aime lui-même de mani ère lim itée et qu'il aime Dieu de man ière infinie, mais l'hu
man ité a préféré fai re triompher l'amour de soi au détri ment de l'amour de Dieu.
C'e st l'av ènement du règne de l'amour -propr e et de l'égo ïsme.
Mais la pen sée
pasc alienne n'est pas univoq ue : « Quelle chimèr e est-ce donc que l'homme ? »
s'i nterroge le mor aliste dans le fragment 122.
Dans le fragment 121, ille quali fie
encor e de « mons tre incom préhensible ».
C'e st que l'homme oscille entre mis ère
et grandeur , peti tesse et élé vation : il est un être de vertige.
IV -GRAN DEUR ET MISf:RE DE L'HOMME
Misère.
Une raison humaine déficiente.
Alors que la ratio nalisme cartés ien ava it
pr oc lamé la roya uté de la raison, Pascal affi rme que l'homme ne peut s'appu yer
sur cette faculté vacillan te.
En effet, la raison permet de démont rer tout et son
contrai re (fr.
83, 86), de retourner tout argument comme une balle, privant ainsi
l'homme d'une vérité une et ferme.
Les scep tiques avaient déjà souligné cette
fa iblesse de la raison et l'inca pacit é de l'homme à atteindr e la vérité et à to ut
démon trer (fr.
1 01) : en cela, Pasca l leur reconnaît une certaine grandeur .
De plus,
la raison est attaq uée par l'imagination (fr.
41 ), fa cult é puis sante qui déforme la
réa lité exté rieur e ; facu lté de l'irrée l, elle faus se les perceptions et les nimb e d'un
halo fallacieux.
L'erreur est donc tomme une· seconde nature (fr.
77).
Enfin, la.
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