POST-SCRIPTUM DÉFINITIF ET NON SCIENTIFIQUE AUX MIETTES PHILOSOPHIQUES, Soren Aabye Kierkegaard
Publié le 29/09/2018
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Soren Aabye Kierkegaard, 1813-1855.
Cet ouvrage est central dans la pensée kierkegaardienne. Faisant suite aux Miettes philosophiques, il aborde directement des questions restées jusqu’alors à l’état d’esquisses. Kierkegaard y expose longuement sa célèbre thèse du devenir subjectif. Rejetant tous les systèmes logiques qui prétendent faire entrer l’existence dans l’univers du discours spéculatif, Kierkegaard souligne avec virulence et ironie le drame de l’existence humaine, son cheminement douloureux, sa chute toujours possible dans le désespoir.
C’est dans le Post-scriptum que Kierkegaard développe le terme «existentiel». Ce mot apparaît dans son journal, mais il prend ici un sens radical et en quelque sorte offensif. Les philosophes, à l’exemple de Hegel, identifient la vérité avec la certitude fondée
en raison. Kierkegaard, au contraire, la laisse se déployer dans l’existentiel, c’est-à-dire dans les profondeurs de la subjectivité du penseur. «La subjectivité est la vérité», formule célèbre du philosophe, souligne clairement la relativité et finalement la stérilité du savoir objectif. La vérité n’est pas un système logique, mais un itinéraire existentiel constitué par le paradoxe, par l’absurde et par l’incertitude. La vérité, comme la philosophie, se vit. On ne l’enseigne pas, on l’éprouve.
Ce long essai est par conséquent orienté en grande partie contre les hégéliens et notamment contre certains représentants de
l’Eglise danoise qui, à l’époque de Kierkegaard, comptait nombre de partisans de Hegel.
Pour le penseur danois, ce qui importe, c’est l’appropriation de la vérité subjective, à savoir l’affirmation de l’irréductibilité de chaque homme et de chaque conscience. Mais ceci ne saurait être sans un face-à-face avec Dieu. Le «devenir subjectif» est aussi un devenir chrétien.
Le Post-scriptum est fondamental pour la philosophie contemporaine. Il a exercé une profonde influence sur les pensées de Jas-pers, Heidegger, Marcel, Sartre, à tel point
que son auteur est considéré, selon la formule consacrée, comme «le père de l’existentialisme».
«
SŒREN KIERKEGAARD
(1813-1855)
Contre l'esprit de système hégélien, Kierkegaard affirme la primauté
de l'existence singulière.
Contre l'abstraction, il réhabilite la vie concrète,
l'exister irréductible.
Il est, aux côtés de Pascal, le père des philosophies
de l'existence.
0 BIOGRAPHIE
Septième enfant d'un commerçant enrichi et taciturne, d'un protestantisme
austère, Sœren Kierkegaard, né à Copenhague en 1813, grandit au sein d'un climat
de drame religieux: le poids du péché accable son père et la découverte de ce
péché, découverte qui laisse subsister un mystère, angoisse très fort Kierkegaard .
Il commence, à partir de 1830, des études de théologie mais, en réalité, mène une
vie dissipée d'esthète et de dandy, dépensant avec allégresse sa fortune.
Cette
expérience, il la transposera dans ce qu'il nommera le « stade esthétique ».
C'est
en mai 1837 qu'il rencontre Régine Olsen, avec laquelle il se fiance en septembre 1840.
Il rompra avec Régine en 1841, pour des raisons demeurées mystérieuses,
rupture qui, signalant le fossé entre existence et spéculation, vie et abstraction, sera pour lui un sujet constant de réflexion.
Dans la rencontre avec Régine, Kier kegaard se trouve: mais il la perd pour la gagner dans l'éternité! Dialectique exis
tentielle qui caractérise le stade religieux .
Régine se mariera avec Frédéric Schlegel et mourra en 1904, à l'âge de quatre-vingt-un ans ...
Elle avait pressenti
le génie de son ancien fiancé.
Kierkegaard, désormais, consacre sa vie à l'écriture: c'est contre Hegel et contre la religion établie que sa philosophie s'affirme .
Devenu un réfractaire, il
s'attache, en particulier, à la dialectique du désespoir (La Maladie mortelle, 1849)
et fait sienne une religion personnelle toute pétrie de souffrance et de désolation.
Ce protestantisme est à mille lieues du luthéranisme danois.
Kierkegaard proteste
contre la corruption du clergé et de l'Église établie.
Il meurt, en novembre 1855 ,
terrassé par la maladie et par sa lutte contre les « prêtres fonctionnaires ».
~ LES ŒUVRES IMPORTANTES
L'Alternative (1843)
La Répétition (1843)
Crainte et Tremblement (1843)
Miettes philosophiques (1844)
Le Concept de l'angoisse (1844)
Post-Scriptum définitif et non sdentiftque aux Miettes philosophiques (1846)
La Maladie mortelle (1849) [traduit parfois en français sous le titre de Traité du
désespoir].
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