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POSSÉDÉS (Les) Dostoïevski (résumé et analyse de l’oeuvre)

Publié le 21/09/2015

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En envisageant tour à tour ces êtres déséquilibrés. tourmentés par Dieu bien plus que par la réforme de la société, on comprend assez bien que les Possédés aient surpris les contemporains de Dostoïevski. Les radicaux, naturellement, condamnèrent l’auteur, passé si violemment à la réaction. Mais le grand public lui-même voyait mal le lien qui pouvait exister entre ces « démons » et les libéraux des années 1860-1870 : Dostoïevski avait pourtant bien insisté sur ce point, en créant deux personnages ridicules et ignobles. Verkhovenski père, littérateur sentimental, pleurnichard et grandiloquent, et le « grand écrivain » Karma-sinov qui. par veulerie, a mis sa plume au service des nihilistes. Russe européanisé, occidentaliste. où il était facile de reconnaître une horrible caricature de Tourguénev, qui s’en indigna. Le vrai est que dans les Possédés la première intention, toute pamphlétaire, a été bientôt submergée et altérée par la vision mystique et prophétique de l’auteur : Dostoïevski a fait moins une peinture de types révolutionnaires, bien qu’on puisse trouver dans les Possédés quelques traits annonçant les chefs bolchéviques. qu’une plongée dans les bas-fonds de sa race et de toute âme humaine. Ce n’est pas le drame russe, fixé dans telle ou telle époque de la Révolution, c’est la tragédie universelle et éternelle de l'athéisme.

POSSÉDÉS (Les) 

 

 

 

Roman de l'écrivain russe Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881), composé en 1870. Cette oeuvre, l'une des plus importantes de l’auteur, fut écrite en exil, au milieu de grandes difficultés matérielles, et d'abord dans une intention polémique et pamphlétaire. Plus encore que de rivaliser avec son adversaire Tourguénev qui. le premier, avait abordé le problème du nihilisme dans Pères et fils, il s'agissait pour Dostoïevski de combattre les révolutionnaires du type Netchaev. De là le thème du roman : une conspiration politique dans une ville de province, et la façon dont sont peints les personnages. avec une grande partialité. comme des êtres médiocres et veules. dépourvus de tout trait humain susceptible d’éveiller une sympathie. Mais comment Dostoïevski eut-il pu se limiter au genre, assez court, du pamphlet ? Le problème du nihilisme devait éveiller en lui de profondes résonances : n’avait-il pas été un révolutionnaire, mêlé à une conspiration, condamné à mort en 1849. grâcié au pied même de l’échafaud pour être ensuite déporté pendant plusieurs années ? C’est donc en partie contre lui-même, contre une tentation à laquelle il a succombé.

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