PORT-ROYAL Sainte-Beuve (résumé et analyse de l’oeuvre)

PORT-ROYAL. Ce monumental ouvrage de Charles - Augustin Sainte-Beuve (1804-1869) peut être considéré comme son chef-d’œuvre. C’est dès 1834 que Sainte-Beuve conçut la pensée d’une étude méthodique de Port-Royal, mais les premières manifestations de ses sympathies port-royalistes paraissent remonter à 1828. Il semble que ce soit Lamennais qui ait spécialement encouragé Sainte-Beuve dans cet ordre de travaux et cela dès 1831. Plus tard, il ne cessa de le pousser dans cette voie. Il est évident que cette étude répondait à certaines nécessités intimes ; Sainte-Beuve était alors en proie à des tourments à la fois sentimentaux et religieux. Très proche du christianisme, Sainte-Beuve s’était de plus en plus éloigné de Rome, mais il s’était détaché aussi du christianisme de Lamennais. A cet égard, l’attitude de Port-Royal le satisfaisait entièrement, qui jugeait Rome si librement. Un autre besoin le poussait, et non moins impérieux, celui de comprendre l’histoire des idées et des sentiments, de connaître intimement la personnalité des grands créateurs. Et par là. Port-Royal se rattache à toute son œuvre de critique (es Lundis). Enfin, avec Port-Royal, il semble que Sainte-Beuve ait compris qu’il pouvait réaliser une œuvre à sa portée, y utiliser au mieux ses capacités. A vrai dire, jusqu’à ce qu’il se mette à ce grand travail, Sainte-Beuve n’a pas encore trouvé sa voie. Journaliste, au « Globe », dès l’âge de vingt ans, et déjà critique littéraire, il s’est cru poète, parce qu’un de ses articles l’avait mis en rapport avec Victor Hugo et le Cénacle, et a publié en 1829 Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme et en 1830 les Consolations. Mais le succès n’a pas répondu à son attente et il s’est tourné vers le roman. Volupté (1834) ne fut pas non plus une réussite. On y trouve déjà exposées, sous le couvert du personnage d’Amaury, les raisons de