POLITIQUE TIRÉE DES PROPRES PAROLES DE L’ÉCRITURE SAINTE (La) de Jacques-Bénigne Bossuet

Ouvrage de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), commencé en 1678-1679, en même temps que le. Discours sur l’histoire universelle, alors que Bossuet était précepteur du Dauphin. C’est, en effet, à l’usage de son royal élève que Bossuet entreprit ce cours de Politique, qui devait compléter le cours de philosophie de l’histoire qu’était le Discours. Mais ces leçons ne furent pas publiées et restèrent à l’état d’ébauche. Sans doute, Bossuet fort occupé par ses controverses avec les Protestants, et nommé peu après à une nouvelle charge, celle d'aumônier de la Dauphine, n’eût-il pas le temps d’achever son travail. Il le reprit cependant en 1693 ; ces leçons devaient servir à l’éducation du duc de Bourgogne, fils du Dauphin, dont le disciple de Bossuet, Fénelon, était le précepteur. Mais la querelle du Quiétisme survint alors qui amena la brouille entre les deux prélats et arrêta la Politique. L’évêque de Meaux y revint encore en 1700, toutefois il la laissa inachevée à sa mort. La Politique fut publiée en 1709 par son neveu, l’abbé Bossuet ; il semble bien que la part de l’éditeur ait été considérable dans les cinq derniers livres de l’œuvre ; par contre, les six premiers livres paraissent être entièrement de Bossuet lui-même. Sans doute, ce n’était pas la première fois qu’on essayait de trouver dans la Bible des directives pour le gouvernement des hommes ; mais les préoccupations de Bossuet, en entreprenant cet ouvrage, étaient assez particulières et assez attachées aux circonstances. Il se proposait de mettre en garde son élève contre les nouvelles théories issues, en particulier, des penseurs anglais, Hobbes et Locke, et hollandais, Spinoza et Grotius. De plus, la récente Révolution anglaise avait montré le danger des idées subversives qui s’étaient répandues depuis le milieu du siècle. A l’état laïque, prôné dans certains pays protestants, Bossuet veut opposer la monarchie très chrétienne et absolue. C’est pourquoi, dès le début du Livre premier (« Les principes de la société parmi les hommes »), dans la première proposition de l’article premier :