POÉSIES de Stéphane Mallarmé (résumé et analyse de l'oeuvre)
Publié le 28/10/2018
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POÉSIES. Recueil poétique de Stéphane Mallarmé (1842-1898), publié à Bruxelles chez Deman en 1899, en une édition à laquelle le poète travaillait au moment de sa mort.
Un premier recueil, intitulé les Poésies de Stéphane Mallarmé, avait paru d'avril à octobre 1887 aux Editions de la Revue indépendante, qui reproduisait en un luxueux fac-similé photolithographique le manuscrit définitif de l'auteur. Il ne comportait que deux poèmes inédits (\"le Pitre châtié\" et \"Ses purs ongles [...]\" - également appelé \"Sonnet allégorique de lui-même\" ou \"Sonnet en -yx\"), tous les autres ayant été l'objet de publications antérieures dans diverses revues (l'Artiste ; le Parnasse contemporain [un ensemble de dix poèmes en 1866] ; Lutèce [une demi-douzaine de poèmes recueillis par Verlaine à l'occasion d'un article sur les « Poètes maudits » en 1883] ; la Revue critique ; Éventail ; la Revue indépendante, etc.). En 1887, le poète autorisa
la publication de l'Album de vers et de prose (Bruxelles à la Librairie nouvelle et Paris à la Librairie universelle), version moins luxueuse et de prix plus abordable du recueil précédent. En 1893, la Librairie académique Didier-Perrin et Cie donna une édition augmentée de Vers et Prose. Cette « réimpression académique » ne proposait cependant que des morceaux choisis de l'édition de 1887 devenue introuvable. Mallarmé accepta donc une nouvelle publication de ses Poésies chez Deman, publication pour laquelle il avait adressé à l'éditeur bruxellois une maquette dès 1894.
Dans les premiers poèmes du recueil, compo sés à partir de 1860, Mallarmé dialogue avec l'œuvre de Baudelaire. Le lecteur y reconnaît aisément des thèmes baudelairiens : la malédiction pesant sur le poète (“le Guignon”), déchiré entre deux postulations. l'Azur, Idéal inaccessible et “Ici-Bas\" (“les Fenêtres”), l'Ennui (“Renou veau”, “Brise marine”), la prostituée (“Une négresse. ..”, “Angoisse”), l'invocation à Satan (“le Sonneur”). Mallarmé trouve chez le poète des Fleurs du mal tout un répertoire de motifs et une écriture fondée sur les correspondances. Mais son écriture, plus elliptique et plus heurtée, obéit à une démarche plus radicale : par exem ple, si l'Azur provoque l'aspiration à le rejoindre (“les Fenêtres”), si le sujet croit pouvoir braver l'Absolu (“le Pitre châtié”) en un bain qui se révèle traître, il doit se résoudre à fuir un rêve qui le hante (“l'Azur”) et à trouver refuge dans la chevelure d'une femme, pour y plonger et trouver l'oubli de soi (“Angoisse”, “Tristesse d'été”). L'évidence du Néant s'impose : « Le ciel est mort. »
Dans Hérodiade, la « Froide enfant » se détourne de l'Azur pour se replier sur son inté riorité virginale et attendre l'inconnu. L'Après midi d'un faune réduit la possession des nymphes à un rêve et une pure création esthétique. Igitur affirme enfin le Néant et proclame haut la mort de Dieu. Désormais, le poète dialogue avec le Néant.
«
tendances.
Les « Ho mmages » et les « T cm
beaux », auxq uels il fa ut adjoindr e "Prose [pour
Des Esseintes]", se fonden t sur l'opp osition entre
le poète et la foule (voir sur ce sujet Divaga tions)
et affirmen t la contingence de la mort, qui
n'empêche pas le poète de se surv ivre à lui
même dans son œuvre.
Le poème importe avant
tout : même si« l'ombr e menace de sa fatale loi 1
Tel vieux rêve », la poésie témoigne du génie,
l'écr iture venant démentir le vide inscrit dans la
« fe nêtre ».
Cette victoire illusoire et menson
gère du poème, lieu où rien ne s'accomp lit que
le poèm e ("Sonne t en yx" ; "Pr ose") n'interdit
pas une inspir ation plus légère en app arence : le
souffle d'un éventail tout aérien ("Évent ail",
"Autre Éventai l"), ou un «tour billon de mousse
line » ("Bille t à Whis tler'') habi tent le vide, le
bla nc, le temps du poème, tout en étant liés à
une image de la femme, réduite à la chevelure
où le poè te faune plonge pour « semer de rubis
le dou te » ("la Chev elure") ou « exp irer »
("Quelle soie").
Le demier sonne t du recueil
vien t, peut être, assurer un équi libre entre ces
deux tendances, le rêve projeté sur le néa nt
(« l'anti que amaz one») et la réalité où le rêve
vi ent sombr er (la femme de chair ).
Cette présentation chronologique ne
correspond pas à l'o rdre adopté par le
poète dans son recueil.
L' indice le plus
probant est fourni par "Salut", qui fait
de « Rien >> le terme inaugural.
Ce rien
qui réappara ît dans "Rond els", en
oppos ition au projet et au rêve, ou
dans le "Billet à Whist ler", rien aérien,
associé non à des « rafales », mais à une
danseuse qui > de
"P rose") des métaphores de ce paradis
verbal « humble et large >> auquel le
poète accède .
C'est pourquoi, enfin,.
»
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