Poésies de Stéphane Mallarmé (résumé & analyse)
Publié le 26/11/2018
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Les Poésies
Quand, en 1887, paraissent les Poésies de Stéphane Mallarmé, le tirage en est de 40 exemplaires seulement. La même année, un Album de vers et de prose voit le jour; en 1893, c’est encore un volume de Vers et prose et, avant de mourir, l’auteur rédige un recueil d’ensemble, qui sera édité en 1899 sous le titre : Poésies de Stéphane Mallarmé (édition que l’on complétera de quelques poèmes en 1913). En tout, une soixantaine de poèmes, auxquels il convient d’ajouter plus de quatre cents vers de circonstance, la plupart d’une strophe de quatre vers, qui démontrent une facilité d’écrire qu’on a la fâcheuse habitude de refuser à Mallarmé. En fait, bien de ses « vrais » poèmes étaient des « vers de circonstance », tels les sonnets pour Méry Laurent, les « tombeaux » écrits à la mémoire de Gautier, de Poe, de Baudelaire et de Verlaine, ou encore les « hommages », « toasts », « éventails » et « feuillets d’album » (« poèmes, ou études en vue de mieux, comme on essaie les becs de sa plume avant de se mettre à l’œuvre », dit l’auteur).
Après les poèmes publiés dans le Parnasse contemporain de 1866 et écrits sous l’influence de Baudelaire, les grands symboles mallarméens se dégagent dès les années 1860 — avant tout, celui de l’oiseau qui, sous diverses formes (cygne, aile, éventail, envol, chevelure dénouée), se retrouvera dans un grand nombre de poèmes. La femme-cygne d'Hérodiade, ce Narcisse féminin, revient ainsi dans le petit poème de « Sainte Cécile jouant sur l’aile d’un chérubin » comme une « Musicienne du silence », sainte figure sur un vitrail d’église, évoquant par une imagerie vague d’instruments de musique tous les fastes du passé, dont elle reste comme la seule survivance. Poème évocateur donc, ayant ceci de particulier qu'il précise les connotations liées à une impression visuelle et qu'il suggère les objets absents. Toute la poétique de Mallarmé est là, et nous la retrouvons dans le dernier poème du recueil des Poésies, le sonnet « Mes bouquins refermés », qui démontre cette création dans l’absence.
«
même
que la beauté de la femme défie le temps : « ...
voiciffoujours que ton sourire éblouissant prolonge/La
même rose avec son bel été ...
» (le sonnet « 0 si chère de
loin et proche »).
L'autre voie, c'est la modulation de ce
thème dans les « tombeaux ».
Dans Je «Toast funèbre»
sur Gautier, les paroles poétiques survivent à la mort du
poète, lequel resurgit, « magnifique, total et solitaire »,de
« l'avare silence» de la mort.
Chez Mallarmé lui-même,
poète vivant, c'est «l'hymne des cœurs spirituels » qui
demeure, résultat de la transposition du fait à 1' idéal
(«Prose pour des Esseintes»), et qui assigne au vers
une fonction d'idéal, constamment cherché comme un
bonheur.
BIBLlOGRAPHlE Un grand nombre d'articles et d'exégèses traitent de poèmes
isolés.
Pour avoir une vue d'ensemble, on consultera l'ouvrage
fondamental de Jean-Pierre Richard, l'Univers imaginaire de
Mallarmé, Le Seuil, 1961.
Deux livres de Gardner Davies sont
utiles par leurs commentaires sur la syntaxe et le sens : les « Tom
beaux» de Mallarmé, Corti, 1950, et Mallarmé et le drame
solaire, Corti, 1959.
Une con tri bu ti on sémiotique importante est
donnée par François Rasti e r : « Systématique des iso to pie s >>(ana
lyse de "Salut>>).
dans Essais de sémiotique poétique, par A.J.
Greimas.
Larousse, 1972..
»
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