POÈMES de Séféris

POÈMES de Séféris 

 L’œuvre du poète grec Georges Séféris (né en 1900) se classe parmi les plus marquantes de la Grèce moderne. Imprégnée de courants occidentaux autant que des traditions poétiques de la Grèce médiévale et contemporaine, elle devait dès la parution du premier recueil, Strovhe [1931] susciter des réactions passionnées. Palamas, doyen des lettres grecques, s’intéressa aussitôt au jeune poète. La publication de la Citerne [1932] puis de Mythologie [1935] devait confirmer l’originalité du poète en même temps qu’ébaucher les thèmes de l’exil, du déracinement, de la recherche obstinée de soi-même et des autres qu’on retrouvera dans le reste de son œuvre. Dès cette époque, à la suite de séjours en France et en Angleterre, il a fait la connaissance de Valéry et d’Eliot dont il traduit en grec certains poèmes. Mais leur influence reste superficielle et Séféris cherche plutôt son inspiration dans des thèmes purement grecs, liés à l’histoire ancienne ou récente, aux mythes, aux symboles, aux déchirements d’un pays intellectuellement partagé entre l’Orient et l’Occident.