Poèmes de Rutebeuf (résumé)
Publié le 17/09/2015
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Poèmes de Rutebeuf. On connaît de Rutebeuf, le plus grand, le plus attachant, le plus « moderne » des poètes français du xiiie siècle, une soixantaine de poèmes appartenant à tous les genres, sauf à la poésie épique et à la poésie amoureuse. Son œuvre se situe chronologiquement entre la première partie du Roman de la Rose et sa continuation par Jean de Meun ; il connaît, il imite parfois Guillaume de Lorris, et Jean de Meun subit son influence, mais Rutebeuf qui innove dans l’esprit comme dans la forme, avec une personnalité puissante, reste un phénomène isolé. Sa vie nous est peu connue. Peut être naquit-il en Champagne, comme peut le faire supposer une phrase de son Dit de l'Herberie. Il vécut à Paris, pauvre ménestrel ; il écrivit parfois sur commande pour d’illustres protecteurs, parmi lesquels le roi saint Louis, Thibaut roi de Navarre, le comte de Poitiers, complaintes funèbres ou vies de Saints. A côté d’un « miracle » destiné à quelque communauté pieuse, il composa, pour la foule des badauds, pitreries, dits ou fabliaux pleins de verdeur ; toujours tirant le diable par la queue et jouant aux dés ses maigres deniers. Sa pensée est élevée lorsqu’il aborde les grandes questions de son temps ; et l’expression est robuste, éloquente, heureuse ; mais sa fantaisie ne perd jamais ses droits et, comme les chansonniers de nos jours, il aime les calembours et les jeux de mots. Doué d’une verve satirique étonnante, il l’exerce sur les grands et les petits, depuis le roi et le pape jusqu’au vilain ; et -dans la partie la plus prenante de son œuvre -sur sa propre misère, sur sa vie déréglée, avec une fantaisie pittoresque, une ironie sans amertume, un sourire mélancolique profondément émouvants. Les derniers événements dont il parle remontent à 1285 et l’on pense que sa mort peut se situer peu après cette date. Rutebeuf fut profondément religieux, en dépit de son inconduite et des railleries acerbes qu’il adressa, non à l’Église, mais à ses représentants indignes. Il mit en vers deux vies de saints : la Vie de sainte Marie l'Égyptienne, remaniement de l’œuvre d’un trouvère antérieur, raconte la folle jeunesse de « cele qui lors n’estoit pas sage », ainsi que sa repentance et sa vie de pénitence dans le désert. La deuxième, la Viz de sainte Élisabeth de Hongrie, fut traduite du latin par le poète, pour la reine Isabelle de
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