POÈMES ANTIQUES. Recueil poétique de Charles Leconte (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

POÈMES ANTIQUES. Recueil poétique de Charles Leconte, dit Leconte de Lisle (1818-1894), publié à Paris chez Marc Ducloux en 1852. Certaines pièces avaient paru tout d'abord dans la Phalange.

Ce recueil forme, avec les Poèmes barbares (1862) et les Poèmes tragiques (publiés à Paris chez Lemerre en 1884), une sorte de trilogie dont l'inspiration n'est pas sans points communs avec celle de la Légende des siècles de Victor Hugo. Dans la Préface des Poèmes antiques, Leconte de Lisle souligne toutefois l'originalité de son projet, affirmant sa volonté de se démarquer du lyrisme romantique et prônant une esthétique de l'impersonnalité : car « il y a dans l'aveu public des angoisses du cœur et de ses voluptés non moins amères une vanité et une profanation gratuites ».

Dans sa version définitive, le recueil des Poè mes antiques s'ouvre sur un ensemble de pièces qui puisent leur matière, étrange et exotique, dans les légendes de l'Inde (\"Sûryâ\", \"Prière védi que pour les morts\", \"Bhagavat\", \"l'Arc de Çiva\", \"Çunacépa\", \"la Vision de Brahma\"). L'essentiel du volume est ensuite consacré à la mythologie grecque. Leconte de Lisle en évoque les presti gieux épisodes à travers des poèmes narratifs (\"l'Enfance d'Hèraklès\", \"la Mort de Penthée\", \"Hèraklès au taureau\", \"Khiron\") ou descriptifs (\"Pan\", \"le Réveil d'Hélios\", \"la Source\"). Certai nes longues pièces, divisées en sections qui appa raissent comme autant de scènes et où la parole est directement distribuée à divers personnages, ont un aspect théâtral (\"Hélène\", \"Niobé\"). Le ton adopté est aussi volontiers celui de l'invoca tion (\"Thyoné\", \"Giaucé\", \"la Robe du Cen taure\", \"Kiytie\", \"Vénus de Milo\", \"Hèraklès solaire\"). Le recueil se poursuit par trois « Poé sies diverses » (\"Juin\", \"Midi\", \"Nox\"), puis par six « Chansons écossaises » (\"Jane\", \"Nanny\", \"Nell\", \"la Fille aux cheveux de lin\", \"Annie\", \"la Chanson du rouet\"). L'ultime poème, \"Dies irae\", clôt le volume sur un appel à la mort.