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POÈME SUR LE DÉSASTRE DE LISBONNE de Voltaire

Publié le 17/11/2018

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POÈME SUR LE DÉSASTRE DE LISBONNE Voltaire. 1756.

 

Ce pathétique cri de détresse exprime le bouleversement de Voltaire, son sentiment de l’inefficacité de l’intelligence face à ce déchaînement de forces aveugles qu’est un tremblement de terre. Des images atroces - qui marquent une revanche provisoire de Pascal sur Le Mondain— débouchent sur une révolte argumentée contre le scandale du Mal et sur une protestation indignée contre l’ordre de la Providence. Mais le pessimisme radical de ce poème lyrique n’exclut ni une morale de la solidarité humaine ni la croyance au progrès de l’humanité grâce à la propagation des Lumières : « Un jour tout sera bien, voilà notre espérance;/Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion. »

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« --- Informations sur l'utilisateur --- Nom : Jean-joe MARCELINE E-mail : [email protected] Id user : 99005 Pour visualiser son profil suivez ce lien : http://www.devoir-de-philosophie.com/compte/dextercobalt.html --- Informations sur le document transmis --- Titre : Poème sur le désastre de Lisbonne Catégorie: Littérature Envoyé par téléchargement --- Contenu du document: --- En novembre 1755, un tremblement de terre d'une amplitude rare se produit à Lisbonne, faisant plus de quarantemille victimes.

Cet incident, qui dévaste presque entièrement la ville, touche particulièrement Voltaire qui s'interrogealors sur le rôle de la Providence.

Cette interrogation reviendra dans plusieurs de ses ouvrages dont Candide.Néanmoins, c'est trois semaines après la catastrophe et quelques jours après qu'il ait appris la nouvelle qu'ilcompose le Poème sur le désastre de Lisbonne.Cette longue envolée lyrique, empreinte de compassion et d'émotion, permet à Voltaire de s'en prendre aux adeptesde Leibniz et du courant de pensée appelé l'Optimisme.Nous aborderons d'abord la dimension émotionnelle et pathétique du texte dont Voltaire se sert pour interpeler surles horreurs du séisme pour ensuite porter notre attention sur la volonté polémique de ce poème et montrer avecquelle dextérité Voltaire se sert du lyrisme pour fustiger les adeptes de Leibniz et de l'Optimisme.Enfin, nous évoquerons la réponse de Rousseau et la dispute entre les deux brillants philosophes. Voltaire choisit de s'exprimer par le biais d'un poème en alexandrins.

Cette voie lui permet de prendre plus facilementpartie et de s'adresser plus directement au lecteur, comme dans les plus belles pages de la poésie lyrique.

Laversification offrant une dramatisation à l'impact plus fort que la prosodie.L'énonciation des horreurs «Ces ruines affreuses, ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses » emmène lelecteur non philosophe à être forcément d'accord avec Voltaire.

Comme dans tous les poèmes lyriques, l'émotion estpalpable.

Alors que les vers défilent, Voltaire nous donne l'impression que le tremblement de terre se déroule sousnos yeux.

Il utilise pour cela un large champ lexical de la tristesse.« Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ».

Nous sommes immédiatement dans la Providence qui s'acharne et lanature qui est ingrate.

Choisir le « Ô » n'est pas innocent.

D'emblée, Voltaire apostrophe son lecteur comme s'ildisait « Voyez comme vous êtes mortels, comme la nature est méchante et comme la Providence peut frapper àl'aveugle ».

Employer le terme « malheureux » montre aussi sa compréhension, son émotion pour les victimes.

Demême que la double utilisation du mot « mortels » nous montre notre condition temporelle sur la terre.

A ce titre,nous remarquons aussi l'emploi à plusieurs reprises de termes idoines « malheureux », « infortunés », « malheureuses».

Ce n'est pas innocent.

L'itération de tels termes contribue, comme expliqué plus haut, à dresser un tableau vivantde l'horreur et de la violence du tremblement de terre ainsi que de s'apitoyer sur le sort des victimes dont Voltaire,au passage, exagère le nombre.

« Cent mille infortunés » alors que le nombre est plus vraisemblablement de 30 à 60milles sinistrés.Ce vocabulaire affectif montre l'implication de l'auteur et sa volonté de s'adresser à l'ensemble de l'humanité : «assemblage de tous les mortels ». Dès le vers 4, la compassion, l'émotion et le vocabulaire pathétique tournent à l'invective et à l'apostrophe alors quechangent les destinataires et que l'on découvre la cible de ses fourches poétiques : « les philosophes trompés ».

Onpeut d'ailleurs se demander si le terme « trompés », ici, ne veut pas dire « trompeurs » car admettre que cesphilosophes sont trompés inciterait à les absoudre et ce n'est visiblement pas le but de Voltaire.Aux adeptes de Leibniz, il dit : « Accourez, contemplez » .

Il se met alors à employer le champ lexical de la terreuret de l'effroi.

« Ces débris, ces lambeaux », « dans l'horreur des tourments ».Cette énumération permet à l'auteur de mettre la réalité glaciale des faits face à la maxime des Optimistes.

C'esttout simplement une accusation, presque un défit, comme le montre le « direz-vous », comme pour dire «Continuerez-vous à prétendre, devant ces horreurs, que tout est bien ? », « Oserez-vous, devant ces victimes,opposer une argumentation rationnelle sur la Providence et nous dire que tout est bien ? »Voltaire change alors de rhétorique et est tout à son indignation dans cet enchaînement de questions sans réponse.. »

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