POÈME DES SAISONS de Paul de Roux : Fiche de lecture

« manque quelque chose pour que le monde trouve sa véritable plénitude.

Pourtant, cette petite insuffisance n'empêche pas de l'aimer.

Et d'abord, de le regarder.

Là est la première richesse de cette œuvre: sa capacité à faire voir le réel, sans la prétention de s'Imposer à lui.

La simplicité classique du style (comparaisons, personnifica­ tions) coruère au poème une rigueur d'ordre moral.

La fidélité au réel ne fait pas cependant de ces textes de simples • tableaux de la nature •.

Jamais en effet ils ne s'arrêtent sur une notation, si précieuse soit-elle: les trois parties ne proposent pas un cycle, mais l'inquié­ tude d'un mouvement.

Le printemps appelle l'automne, se détourne des morts de l'hiver, s'épanowt au moment de disparaître devant l'été.

Seul peut­ être l'hiver risquerait de vouloir s'im­ poser, car • il a le temps pour lui et la nuit noire, longue •.

Est-ce à dire que la mort est la secrète défaillance qui contraint les quatre saisons à se briser dans le déséquilibre du rythme ter­ naire? Sans doute hante-t-elle l'en­ semble.

Mais il serait faux d'en faire le sens secret.

ultime.

Le cythme ternaire est celui d'une danse; l'inquiétude du Poème des saisons est le mouvement d'une force qui, conn aissant la mort, ne cesse d'advenir: la vie.

• Dans l'œuvre de Paul de Ro\U (né en 1937), l'originalité du Poème des saisons est de constituer, non un recueil, mals un poème.

Dans Le Front � la vitre 11987) chaque poème est daté.

n ne vaut que pour un moment.

Ici, au contraire, le texte s'inscrit dans une durée.

Proche par son réalisme de Lemaire.

C olomb i, Réda.

Paul de Ro\U l'est plus encore de Jacco ttet.

tD.no.., Paul de Roux, �me da 8alloon8, dans Au tour le jour: cameu lg74·197g, Le Tempe qu'il fait, \986.

E1Ul&a La l'oé3ie � 4U toumG/11 da GMéu 80.

colloque soua la direction de Philippe Delaveau (Londres 19661, Jœé Coni, 1988.. »