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PLATON : PHEDRE (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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PLATON : PHEDRE

Le Phèdre (traduction de Luc Brisson, Garnier-Flammarion, 1989) est l'un des textes littérairement les plus séduisants de Platon, mais aussi l'un de ceux qui posent le plus de difficultés. En effet, le sous-titre tardif que la postérité lui donna, De la beauté, n' indique que très partiellement son véritable sujet. Partant de la critique d'un discours sur l'amour, Platon entrecroise plusieurs thèmes : l'amour, les discours, l'amour des dis­cours, les discours sur l'amour, etc. Le problème étant évidemment de savoir si le dia­logue traite de l'amour et/ ou de la rhétorique, ou encore d'autre chose, de l'écriture opposée à l' oralité par exemple. Par ailleurs, ce dialogue est l'un des plus poétiques de Platon. Les sensations y sont sensibles — la chaleur étouffante de la ville, la fraîcheur des bords de la rivière, le chant des cigales —, et la parole leur convient, qui est « chose légère, ailée, sacrée », comme disait un autre dialogue, l'Ion. Non que nous ayons là un anti-Phédon, mais sur le même thème fondamental, celui de l'âme et de sa nature divine, le Phèdre prend le parti du symbole, du mythe et de la métaphore.

1. DES DIVERSES SORTES DE DISCOURS

platon

« au spectacle des Idées.

Selon qu'elles s'en sont plus ou moins repues, se dessine une hiérarchie des âmes : la plus basse correspond au tyran, la plus élevée au philosophe.

En s'interrogeant sur les effets de l'amour sur l'âme, Platon est conduit à réaffirmer certains points essentiels de sa théorie de la connaissance, définie comme réminiscence dans la République .

t Bon et mauvais délire La distinction en l'âme de deux formes d'aspirations - au plaisir et au meilleur- permet de rendre compte d'une dualité du désir amoureux, tantôt réductible à une espèce de faim qu'il s'agirait d'éteindre par les débauches du corps, tantôt transport qui élève,« enthousiasme » au sens littéral, c'est­ à-dire, possession divine.

t Le projet d'une rhétorique philosophique La rhétorique pratiquée alors essentiellement dans les assemblées politiques et les tribunaux est l'art de persuader du vraisemblable, dont la seule norme est l'efficacité persuasive.

Mais, et c'est là un trait tout à fait remarquable du dialogue, il ne faudrait pas prendre la partie pour le tout, en réduisant tout l'art oratoire à cet exercice de domination des âmes.

La rhétorique des rhéteurs n'est en effet que le parent pauvre d'un art rhétorique accompli, partiellement assimilable à la dialectique*, qui saurait convaincre du vrai et non du vraisemblable.

Platon dresse alors les exigences relatives à cette forme achevée de la rhétorique, qui ne reconnaît pour norme que le vrai :elle adjoint à la connaissance des choses la connaissance de l'âme et celle du destinataire en particulier, sans laquelle le discours vrai n'est parfois pas accessible.

>Concepts • dialectique : Platon cherche à définir une forme de discours qui soit fidèle à l'exigence de vérité.

La dialectique, qui conditionne l'accès à la rhétorique philosophique, est une véritable méthode de vérité par laquelle le discours doit épouser le réel dans toute sa complexité.

Le Phèdre précise les deux règles fondamentales de la méthode dialectique.

Unifier dans une notion des éléments auparavant dispersés de manière à produire une définition ; à partir de là, il faut au contraire comprendre la diversité que peut recouvrir cette unité, en dégageant les genres et les espèces qui composent une Idée.

• éc:riture : le mythe de Theuth, dans les dernières pages du dialogue, examine la valeur de l' éçriture.

Peut -on, comme voudrait le croire Theuth, 1 penser qu'elle constitue un remède contre l'oubli? A l'horizon de cet examen se trouve une réflexion sur la nature du savoir ; il permet à Platon de distinguer clairement la connaissance véritable qui est réminiscence, de la simple remémoration opérée par la lecture d'un écrit.

A cette fin, Platon distingue deux formes d'écriture, matérielle et spirituelle.

La première n'est que l'image de la pensée, assimilée, elle, à une écriture spirituelle ayant l'âme pour support.. »

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