PLAN D'ÉTUDE LA PESTE D'ALBERT CAMUS

« 4.

L'étincelle: un écrit d'Antonin Artaud. La lecture d'un essai d'Artaud, « le Théâtre et la Peste » (qui sera repris plus tard dans Le Théâtre et son double ), semble avoir joué un rôle décisif.

Artaud révélait à Camus l'exceptionnelle aptitude de ce mythe à se prêter au symbole : « Si l'on veut bien admettre maintenant cette image spirituelle de la peste », écrivait -il, « on considérera les humeurs troublées des pesteux comme la face solidifiée e t matérielle d'un désordre qui, sur d'autres plans, équivaut aux conflits, aux luttes, aux cataclysmes et aux débâcles que nous apportent les événements ». B.

Le cataclysme vécu : la guerre de 1939 1.

La drôle de guerre, ou l'installation de la Peste La gu erre est déclarée au moment où Camus s'apprête à partir en vacances, en Grèce, en compagnie de celle qui devait être sa seconde femme, Francine Faure.

Mais il est retenu au journal, de plus en plus censuré, jusqu'au jour où on le prie de quitter Alger.

Il est engagé comme secrétaire de rédaction à Paris -Soir , et Paris qu'il découvre au printemps 4o, pendant la « drôle de guerre », n'est pas sans annoncer l'Oran de La Peste où les rats font leur apparition et où le Docteur Rieux peu à peu diagnostique l'impl acable maladie.

Rieux est séparé de sa femme (qu'il vient d'envoyer au sanatorium) comme les Français sont séparés, en juillet 4o, par la ligne d'armistice. 2.

Le regard de l'étranger Devant ces événements, Camus (qui, pour raisons de santé, n'a pas été accepté dans le service armé) adopte d'abord le point de vue de l'ironie.

Il est ce « voyageur limpide et ravagé » qui feint l'indifférence.

En 1940, il achève précisément L'Étranger .

Ma is ce sont bien des étrangers qu'il met en scène dans les ébauches de La Peste qu'il rédige alors.

Dans un canevas daté d'avril 1941, un philosophe écrit une « anthologie des actions insignifiantes» et tient, sous cet angle, le journal de la peste.

Autre journal rédigé par Stéphan etc. 3.

L'engagement dans la lutte Mais bientôt Camus s'engage dans la Résistance.

C'est l'époque aussi où il est le prodigieux éditorialiste de Combat .

Au même moment, l'œuvre connaît une orientation nouvelle.

Place est faite au médecin intrépide.

Le journaliste Rambert, qui s'est voulu étranger à la ville endeuillée, rallie l'effort commun.

Tarrou vient offrir à Rieux de constituer, pour l'aider, des formations sanitaires volontaires.

Et il n'est pas jusqu'au bureaucrate (Grand) qui ne puisse rendre des services au. »