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Pierre Jean JOUVE : Paulina 1880 (fiche de lecture)

Publié le 24/09/2012

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Les trois grands romans de Jouve, Paulina, Le Monde désert, Aventure de Catherine Crachat, et les plus brefs récits, Histoires sanglantes et La Scène capitale, s' ils avaient paru de 1950 à 1960 au lieu d'être compris, selon les dates des éditions originales, entre 1925 et 1935, quel accueil triomphal n'auraient-ils pas reçu, quelle influence n'auraient-ils pas exercée sur la littérature contemporaine (...) ? Car tout ce qui passionne à présent les esprits s'y retrouve, et l'écriture dont ces magnifiques ouvrages sont bâtis est exemplaire des nouveaux styles de narration que tentent, avec plus ou moins de succès, de mettre au point ceux qui se consacrent à la difficile entreprise de raconter une histoire avec originalité.

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« Pierre Jean Jouve (1887 -19 76) fut avant tout un poète : les romans ne sont qu'une fai ble part de son œuvre, et il ne s'y consacra que dans les années 20.

Les thèmes de l'amour indissocia­ ble de la mort, de la faU!e , y sont essen­ tiel s comm e dans Paulina 1880 (1925 ).

Jou ve ch erchait à cerner "le vide dé­ vorant de l' incerna ­ ble BeaUié dont les intermédiaires son t la femm e , le sexe et la mort ." Photo Alpay 1 Si pa !cano Le livre La faute P aulina Pandolfini , jeune et riche Milanaise , vit sous la sur­ veillance constante de son père et de ses frères.

Une vie intérieure riche et précoce la pousse vers une dévotion mar­ quée par de nombreuses mortifications.

Cette religiosité re­ double aprè s la mort de sa mère , où elle est alors quasiment enfermée chez e lle .

Devenue adolescente , elle prend cons­ cience de sa beauté et fait son entrée dans le monde ; elle ren­ contre à son premier bal le comte Michele Cantarini, homme mûr et marié.

Elle en tombe amoureuse et devient sa maî­ tresse.

Son père meurt : elle a des remords de 1 'avoir trompé.

Quand la femme de Michele meurt à son tour, elle refuse de l'épouser et entre au couvent pour expier sa faute .

La passion exclusive et terre stre qu'une sœur éprouve pour elle la fait chasser.

Elle retombe dans les bras de son amant mais, crai­ gnant toujours l'enfer , elle le tue et tente de se suicider.

Condamnée à vingt-cinq ans de prison , elle est graciée au bout de dix ans et finit sa vie seule dan s son village.

La nosta lgie de la pureté C e roman , influencé par les mystiques chrétiens et certains aspects de la psychanalyse, nous présente un personnage inoubliable , qui symbolise pour Jouve notre condition hu­ maine.

En effet, Paulina souffre de la contradiction entre son esprit et sa chair.

Elle est déc hir ée par des forces antagonistes qui la conduisent alternativement vers les zones de lumière (Dieu) et les abîmes de la sensualité.

La faute joue un rôle essentiel dans ce roman ; le titre Paulina 1880 s'exp lique par elle.

Mille huit cent quatre-vingt est l'année de la plus grande faute, le meurtre de Michele , et reste donc associé au nom de Paulina.

Toutes les mortification s qu 'elle s'inflige au couvent , désapprouv ées par la mère supérieure, ne peuvent faire dis­ paraître la faute "originelle ", et elle reste pour toujours une pécheresse , promenant avec elle cette aura de volupté qui trou­ blera la sœur Perpetua.

Paulina avoue à son confesseur qu'elle ne peut renoncer ni à son amour charnel ni à Dieu.

En tuant s on amant terre str e, c' est Dieu qu 'elle accepte de perdre .

Quand elle sortir a de prison , il ne lui restera plus rien.. »

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