Philosophe sans le savoir (le) de Michel Jean Seddaine (résumé et analyse de l'oeuvre)
Publié le 27/10/2018
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Philosophe sans le savoir (le).
Comédie en cinq actes et en prose de Michel Jean Seddaine (1719-1797), créée à Paris à la Comédie-Française le 2 décembre 1765, et publiée à Paris chez Claude Hérissant en 1766. Cette édition présentait un texte censuré, mais l'auteur avait fait insérer dans certains exemplaires un appendice qui comportait les passages du texte original qu'il avait modifiés.
Sedaine était déjà un auteur connu au théâtre de la Foire et au Théâtre-Italien lorsqu'il entreprit de composer cette œuvre plus ambitieuse pour le Théâtre-Français. Elle témoignait d'une adhésion au mouvement philosophique, rudement malmené cinq ans plus tôt par Palissot dans sa comédie les Philosophes.
Le jour même où il va marier sa fille, M. Van derk, un riche négociant d'origine aristocratique, voit tous ses projets menacés par la conduite de son fils, un jeune officier, qui va se battre en duel contre Desparville : un mot de ce dernier contre les commerçants était à l'origine de la querelle. Parallèlement, Vanderk rend un grand service à un protestant qui est, on ne tardera pas à s'en douter, le père de l'adversaire de Vanderk fils. Le fidèle domestique Antoine croit que son jeune maître a trouvé la mort mais la nouvelle était fausse : les adversaires se sont réconciliés sur le tenrain, et tout s'explique.
«
Théâtre-Fran
çais.
Elle témoignait d'une
adhésion au mouvement philosophi
que, rudement malmené cinq ans plus
tôt par Palissot dans sa comédie les Phi
loso phe s.
Le jour même où il va marier sa fille, M.
Van
derl< , un riche négoci ant d'or igine aristocra tique,
voit tous ses projets menacés par la condui te de
son fils, un jeune officier , qui va se battre en duel
contre Desparville : un mot de ce dernier contre
les commer çants était à l'or igine de la querelle.
Paral lèlem ent, Vand erk rend un grand service à
un protestant qui est, on ne tardera pas à s'en
douter, le père de l'adv ersaire de Vanderk fils.
Le
fi dèle dome stique Antoine croit que son jeune
ma ître a trouvé la mort mais la nou velle était
fa usse : les adversaires se sont réconci liés sur le
tenrai n, et tout s'exp lique.
Cette comédie a été présentée à ju ste
titre comme un modèle du théâ tre
sérieux que préconisa ient Diderot (le
Fils natur el et ses Entretiens, 175 7) et ses
amis.
C'est pourquoi elle a été considé
rée depuis le x1xe siècle, malgré sa dési
gnation générique de ''comédie >>,
c omm e un dram e bourgeois .
On y
trouve des caractères de la comédie -
scènes souriantes, prosaïsme, person
nages de bourgeois et de domestiques -
mêlés à des traits de sérieux et des inté
rêts de vie ou de mort, qu'on rencontre
ordin airemen t dans les tragéd ies.
La
question des « conditions ,, y oc cupe
une place centrale et donne lieu à un
discours argumenté.
Vanderk n'est pas
un caractère, il est père et com merçant.
Cet ancien noble a préféré la déro
geance à l'ois iveté et à la pauvreté ; son
éloge du négoce et des vertus bourgeoi
ses en fait un héraut de la sociabilité
progressiste de la seconde moitié du
xvme siècle : « Nous sommes, sur la
superficie de la Terre, autant de fils de
soie qui lient ensemble les nations et
les ramènent à la paix par la nécess ité
du commerce >> (II, 4).
Pourtant, à y
regarder de plus près, le sujet véritable
de l'action dramatique est Vanderk fils, dont le
comportement renoue finale
ment avec les vieilles valeurs nobiliai
res, et le père de famille embourgeoisé
est réduit, sinon à l'impuissance, du
moins à la seule protection de son
espace privé.
La pièce se conclut par
une réconc iliation en forme de
compromis idéologique.
Cette comédie a connu le succès à
son époque, mais a encore été jouée
régulièrement jusqu'à la fin du x1xe siè
cle.
Ses ambiguïtés ont été perçues,
comme en témoig ne l'attitude de la
censure qui y voyait une apologie
dég uisée du duel.
Mais c'est surtout
son réalisme et son adaptation à l'a rt
de la scène qui lui ont attiré les faveurs
du public.
PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR
(la) .
Recueil de dialogues philosophi
ques de Donatien Alphonse François,
marquis de Sade (1740 -1814 ), publié
comme «ouvrage posthume de l'au
teur de *Justine >> en 1795 ; réédition en
18 05 avec le sous-titr e ou les Institut eurs
immoraux sans qu'on sache si l'auteur,
interné à l'asile de Charenton, a
contrôlé cette rééditi on.
On ne conna ît pas les conditions
dans lesquelles Sade a rédigé la Philoso
phie dans le boudoir.
On ignore en parti
culier si les dialogues proprement dits
ont été composés à la même époque et
selon un même projet que le long pam
phlet inséré à l'intérieur du cinquième
d' entre eux, «Français, encore un
effort si vous voulez être républi
cains », Les sept dialogues permettent
en effet de suivre l'éducation physique,
morale et philoso phique d'Eugénie
dans un cadre aristocr atique, tandis
que le pamphlet s'inscrit directement
dans le débat révolutionnaire sur la
nouvelle législation.
L'auteur a-t-il
voulu, comme le suppose Gilbert Lély,
actualiser une fiction conçue bien plus
tôt ? Volontairement ou non, le texte.
»
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