PHILIPPE Charles-Louis (résumé & analyse)
Publié le 27/11/2018
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PHILIPPE Charles-Louis (1874-1909). Issu d’un milieu très modeste — son père était sabotier — Philippe naquit à Cérilly dans l'Allier et fit ses études à Moulins. A vingt ans, il délaissa ses études pour la littérature et « monta » à Paris, où il occupa jusqu’à sa mort un petit emploi dans l’administration municipale.
Déterminantes pour lui seront sa correspondance avec Mallarmé et avec René Ghil, et sa collaboration à la revue socialisante l'Enclos. En 1897, il fonde un « Théâtre civique » (que la police ferme aussitôt) et publie, à compte d’auteur, Quatre Histoires de pauvre amour. Suivront plusieurs romans (la Bonne Madeleine et la pauvre Marie, 1898; la Mère et 1’Enfant, 1900; Bubu de Montparnasse, 1901) et de nombreuses chroniques pour la Revue blanche et le Canard sauvage. Après ses échecs au prix Goncourt (pour Marie Donadieu, en 1904 et pour Croquignole, en 1906),
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CROQUIGNOLE.
Roman de Charles
Louis Philippe (1874-1909), publié en octobre
1906 (deux extraits en avaient été publiés aupa
ravant dans la Revue • L'Ern1itage 1).
• C'est
une étude très complète de l'existence des
bureaucrates et des · ronds de cuir », écrit le
4 novembre P.
L.
Hervier dans l'• Intransigeant •.
Œuvre complète, en effet, mais par l'art plus
que dans son objet même.
Balzac et Courteline
ont peint l'espèce dans toute la variété de ses
types : Philippe s'arrête aux humbles, qu'il
inonde, à la facon d'un Rembrandt, d'une clarté
affectueuse, comme isolée dans l'ombre.
L'in
trigue tient dans de menus faits, de banales et
naïves a ventures.
Mais cette exiguïté, ce rétré
cissement de tout, sensible comme l'obsession de
la pauvreté, se compensent d'une my·stérieuse
dilatation.
Comme si, de l'intérieur, le volume
des choses et des êtres grandissait, ouvrant sur
un espace dérobé.
Tel est le mouvement qui
anime le roman de Ch.-Louis Philippe et donne
à ses personnages cette épaisseur transparente
qui parfois, comme ·"les poissons .
des aquariums,
semble les faire se toucher.
L'un est Paulat,
« le roi des animaux », • énorme et inexistant » ;
un autre, c'est Félicien, pâle,· fraternel, et digne
sous l'affront répété de la misère ; -c'est Angèle,
la petite couturière, si· .
occupée qu'il faut lui
crier pour qu'elle l'apprenne : • Tu es vivante ! • ...
Claude, le timide, à qui • tout sera enlevé, mên1e
ce qu'il a, comme aux tièdes de l'Évangile »:
Croquignole enfin, Pantagruel
et Panurge
égalemen t réduit à la portion congrue, qui court,
se démène.
repoussant les murs de la tris·
tesse et de la pauvreté...
Croquignole le libéra
teur, qui démolira tout, à la fin ...
Il Y a si peu
de place.
La critique accueillit Croquig·nole avec
une sorte de bienveillance respectueuse, qui allait,
avant tout, à l'homme.
Mais la virtuosité de
l'artiste agaca.
• Il ne sied pas à un primitif n,
écrivit Francois Porché, au terme d'un élogieux
article • d'avoir trop d'adresse ! » On parla même
t
•
de • procédé >).
Présenté au • Goncourt », Croqu�-
gnole n'obtint que deux voix aux premiers votes�
les Tharaud l'etnportant sur Chéreau et Suarès
avec Dinolev l'illustre écrivain.
Philippe, blessé,
s'engagea avec Eugène Montfort, autre candidat
malheureux, dans une aigre diatribe contre
l' • Académie )) qui eut à se défendre, comme il
lui arriva plusieurs fois, depuis..
»
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