PHÉNOMÉNOLOGIE DE L’ESPRIT (LA), Georg Wilhelm Friedrich Hegel - résumé de l'oeuvre

de la doctrine hégélienne au xixe siècle, mais ce fut sans lendemain conséquent; il faut attendre 1929 et l’ouvrage de Jean Wahl, le Malheur de la conscience dans la philosophie de Hegel, pour assister à la première introduction sérieuse à cette philosophie et notamment à la Phénoménologie de VEsprit', encore l’auteur n’en traduisit-il que quelques pages à l’appui de sa thèse. La première traduction française, due à Jean Hyppolite, paraîtra en 1939-1941 et témoignera, après l’ouvrage de Jean Wahl, de l’intérêt grandissant pour la pensée de Hegel, dont le séminaire qu’Alexandre Kojève tint de 1933 à 1939 se fit aussi l’écho : il y commentait essentiellement la Phénoménologie, lui imprimant une certaine interprétation qui devait durablement marquer le paysage philosophique français de l’après-guerre. Son Introduction à la lecture de Hegel*, qui paraît en 1947, rassemble la somme de ce travail. Mais ce n’est qu’en 1991 — soit un demi-siècle après la première — que Jean-Pierre Lefebvre réalise une seconde traduction de l’œuvre.

Œuvre philosophique singulière car elle est pensée par son auteur comme un récit, et plus précisément comme une histoire, la Phénoménologie de l’Esprit est l’histoire de la conscience, de l’âme devenue conscience, de la conscience devenant toujours davantage elle-même à travers les différents moments ou étapes de son développement. En un sens, il ne serait pas exagéré de dire qu’il s’agit du roman de la conscience, et même de son épopée, tant Hegel se plaît à dramatiser les moments cruciaux et à recou