PHÉDON, ou De l’âme de Platon (résumé)
Publié le 29/08/2015
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PHÉDON, ou De l’âme
Dialogue philosophique de Platon (428-347 av. J.-C.), appartenant à ce groupe de dialogues (v. le Banquet. Phèdre, la République) dans lesquels Platon a développé - toujours par la bouche de Socrate - les principaux points de sa doctrine. Les principaux personnages prenant part au dialogue sont : Socrate, Phédon, Simmias et Cébès. Les voici dans la cellule, où Socrate, victime de la réaction des sophistes qu’il combattait, et condamné à mort comme corrupteur de la jeunesse, attend que son geôlier lui apporte la cigué. Autour de lui se pressent ses disciples et ses amis ; sa femme, Xantippe. fait une brève mais bruyante apparition; Socrate en effet la renvoie aussitôt à la maison, car la sagesse hellénique, toute masculine, s’employait à tenir éloignées les femmes, surtout lorsqu’il s’agissait de choses graves. Socrate charge les amis qui l’assistent de saluer de sa part les absents ; en particulier, Cébès est chargé de saluer le poète Êvènus. Après avoir fait admettre qu’un véritable philosophe ne saurait avoir peur de la mort, Socrate soulève la question de la survivance de l’âme et de son devenir, lorsqu’elle sera « ramassée en elle-même et sur elle-même, après s’être débarrassée de ses maux «. Socrate est aussitôt invité par ses amis à démontrer l’immortalité de l’âme, et ce grave problème occupera la plus grande partie du dialogue. Le premier argument avancé par Socrate est celui des « contraintes « : dans le continuel devenir des choses, chaque élément semble naître de celui qui est son opposé : on ne peut parler du sommeil que lorsque l’on connaît l'état de veille, et vice-versa ; le froid n’a de sens que si l’on connaît la chaleur : aussi les expressions : « s’éveiller « et « s’assoupir «, « s’échauffer « et « se refroidir «, ne font qu'indiquer le passage d'un état à l’autre, qui lui est opposé. La « mort * et la « vie « sont également des contraires et, puisque « mourir « indique le passage de la vie à la mort,
« renaître « indiquera le passage de la mort à la vie. Puisque l’âme renaît, cela signifie qu’elle -n’est pas détruite par la mort du corps, mais que, comme le veulent les théories orientales traitant de la métempsycose, l’âme survit, en passant à travers une série de vies et de morts. Le deuxième argument de Socrate est celui du « souvenir «. Il advient qu’en voyant une lyre, 0n se souvienne du musicien qui en joue d’habitude, ou, qu’en voyant un portrait, on se souvienne non seulement de celui dont les traits sont représentés, mais encore de ses amis ou de ses ennemis. On peut donc définir le souvenir comme la connaissance d’un objet qui ne tombe pas directement sous nos sens, et dont nous ne pouvons avoir connaissance qu’à travers un autre objet, différent du premier, mais qui, lui, tombe sous le contrôle de nos sens. Or, nous avons connaissance de valeurs absolues, telles que Beauté, Bonté, Égalité, etc., lesquelles ne tombent jamais sous le contrôle direct de nos sens. En effet, nous voyons des choses belles, mais non la Beauté ; des choses égales entre elles, mais non l’Egalité. Toutefois, nous ne pourrions avoir connaissance de la Beauté, si nous n’avions jamais vu de choses belles ; ni de l’Égalité, si nous n’avions jamais vu de choses qui soient égales entre elles. En d’autres termes, en prenant grâce à nos sens connaissance des choses belles ou égales entre elles, nous arrivons, en même temps, à appréhender l’idée de Beauté ou d’Égalité, concepts qui ne sont pas du domaine du sensible, mais de celui de l’intelligible. Si nous ajoutons cette constatation à notre définition du souvenir, nous devons admettre que toute connaissance que nous pouvons avoir dans le domaine de l’intelligible, n'est pas autre chose qu'un souvenir, c’est-à-dire la connaissance de ce qui, ne tombant pas sous nos sens, ne nous est rendu perceptible qu'à travers ce qui existe dans le domaine du sensible. Ce souvenir ne peut, néanmoins, se rapporter à une époque quelconque de notre vie terrestre, puisqu’à aucun moment de celle-ci nous n'avons accès à la perception directe des valeurs absolues ; par conséquent, il doit se rapporter nécessairement à un moment de notre vie extra-terrestre, lorsque
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