Petite Sirène, la [Hans Christian Andersen] - fiche de lecture.
Publié le 01/05/2013
Extrait du document
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forêt de polypes menaçants pour atteindre la maison de la sorcière sont deux autres passages hauts en couleurs.
6 L’INSPIRATION RELIGIEUSE
Andersen, esprit foncièrement religieux, introduit dans ses contes des notions générales d’éthique protestante.
Il croit en une vie après la mort, aussi les filles de l’Air entraînent-elles la Petite Sirène dans le ciel.
L’auteur fournit une clé d’interprétation
dans son autobiographie, le Conte de ma vie (1855) : « L’histoire dit que ce n’est que par l’intermédiaire d’un fidèle amour humain et par le baptême chrétien que la Sirène peut obtenir une âme immortelle ».
Ainsi, s’il veut s’élever dans la société et
être sauvé, le héros doit se conformer à l’éthique protestante et révérer la providence divine.
La conclusion du conte indique que les filles de l’Air, comme les sirènes, n’ont pas d’âme immortelle ; mais elles peuvent la gagner en réalisant, pendant
trois cents ans, de bonnes actions partout sur la Terre.
Dieu écourte leur temps d’épreuve pour chaque jour où elles trouvent un enfant qui donne de la joie à ses parents.
Ainsi, le bonheur ne semble possible que dans le don ou l’effacement de soi,
voire dans le sacrifice.
7 LA VERSION DE DISNEY
L’adaptation cinématographique de la Walt Disney Company, réalisée en 1989, s’écarte considérablement de l’esprit originel du conte ; les thèmes de la mort et de la vie éternelle, notamment, sont occultés.
Dans le conte, la Petite Sirène souhaite, à
travers l’amour, acquérir une âme immortelle ; il faut qu’un homme l’aime plus que père et mère et l’épouse pour qu’elle devienne humaine.
Dans le film, cette quête est supprimée, l’héroïne recherche simplement l’amour, qui se réduit à un simple
baiser.
Par ailleurs, chez Andersen, le mal semble inexistant : la Petite Sirène n’est pas jalouse et ne tente rien contre le prince amoureux de la princesse du royaume voisin ; la sorcière elle-même ne semble pas vouloir de mal à la jeune Sirène, elle
ne la trompe pas, lui donne le choix en la mettant en garde avec précision contre toutes les souffrances qui l’attendent et la possibilité de ne devenir qu’écume de la mer si le prince se détourne d’elle.
C’est la Petite Sirène qui décide, en toute
conscience (« Je le veux »), de son destin.
Chez Disney, où le manichéisme est de rigueur, la sorcière est manipulatrice, menteuse et déloyale, et impose ses choix à l’héroïne.
Enfin, alors que l’univers du conte d’Andersen est presque uniquement
féminin, dans le film l’image masculine est très présente ; le prince, sauvé par la Petite Sirène, la sauve à son tour : l’homme retrouve ainsi l’image convenue de la force, de la virilité et du pouvoir..
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