PÈRE GORIOT (le). Roman d'Honoré de Balzac (résumé & analyse)
Publié le 06/11/2018
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Salué par un succès immédiat, consacré par l'institution scolaire, le Père Goriot est devenu l'exemple même du roman balzacien, d'autant que l'écrivain, sans l'inaugurer stricto sensu, y met véritablement en pratique le principe du retour des personnages. Surtout, le roman contient tout ce qui, dans notre mémoire collective, compose l'essentiel de la mythologie balzacienne : descriptions, passions, types, jeune héros, belles femmes du monde, bandit, argent, drame. Tout cela mis en scène à travers l'histoire d'une pension sordide où se déroulent l'éducation sentimentale et sociale d'un jeune homme, une rocambolesque aventure policière, et le tragique destin du héros éponyme.
Le texte, dont l'élaboration fut longue et exaltante, fut fréquemment repris et amélioré, Balzac supprimant de bonne heure, par exemple, la division en chapitres, afin de maintenir l'unité profonde. Étude de mœurs dédiée en 1843 « au grand et illustre Geoffroy Saint-Hilaire », le roman appartient d'abord aux « Scènes de la vie parisienne » puis passe, avec le « Catalogue des ouvrages que contiendra la Comédie humaine » de 1845, dans les « Scènes de la vie privée ».
Dans la sordide et pourtant mystérieuse pen sion Vauquer, longuement présentée (quartier, façade, intérieur, habitants), un « drame » va se jouer. Novembre 1819 : la curiosité du jeune étudiant en droit Eugène de Rastignac est provo quée par l'attitude d'un mystérieux quadragé naire, Vautrin, et surtout par celle d'un locataire de longue date, le père Goriot, pitoyable vieillard qui secourt financièrement la comtesse de Res-taud (« Une pension bourgeoise » ). Chez Mme de Restaud, puis chez Mme de Beauséant, Rastignac apprend à conna1tre la personnalité du père Goriot : méprisé par ses filles, Anastasie (devenue comtesse de Restaud) et Delphine (baronne de Nucingen), cet ancien vermicelier se ruine pour satisfaire leurs caprices (« les Deux Visites »). Refusant la morale cynique de Vautrin
qui l'invite à courtiser la jeune Victorine Taillefer, Rastignac entreprend avec succès la conquête de Mme de Nucingen. À la pension, le soir, il parle de Delphine au père Goriot qui se prend alors d'amitié pour l'étudiant. Mais les difficultés d'argent de Delphine désespèrent le vieillard (« Entrée dans le monde »).
PÈRE GORIOT (le). Roman d'Honoré de Balzac (1799-1850), publié à Paris en quatre livraisons dans la Revue de Paris de décembre 1834 à février 1835, et en volume précédé d'une Préface chez Werdet en 1835; réédition la même année, avec une Préface inédite. Le roman reparaît chez Charpentier en 1839, sans les Préfaces et la division en parties. Enfin, le Père Goriot, revu et corrigé, entre dans la Comédie humaine en 1843.
«
Sa
lué par un succès immédiat, consa
cré par l'institution scolaire, le Père
Goriot est devenu l'exemple même du
roman balzacien, d'autant que l'écri
vain, sans l'inaugurer stricto sensu, y
met véritablement en pratique le prin
cipe du retour des personna ges.
Sur
tout, le roman contient tout ce qui,
dans notre mémoire collective, com
pose l'esse ntiel de la mythologie balza
cienne : descriptions, passions, types,
je une héros, belles femmes du monde,
bandit, argent, drame.
Tout cela mis en
scène à travers l'histoire d'une pension
sordide où se déroulent l'éducation
sentimentale et sociale d'un jeune
hom me, une rocambole sque aventure
policière, et le tragique destin du
héros éponyme.
Le texte, dont l'é laboration fut lon
gue et exaltante, fut fr équemment
repris et amélioré, Balzac supprimant
de bonne heure, par exemple, la divi
sion en chapitres, afin de maintenir
l' unité profonde.
Étude de mœurs
dédiée en 1843 « au grand et illustre
Geof froy Saint-H ilaire», le roman
appartient d'abord aux « Scènes de la
vie parisienne » puis passe, avec le
« Catalogue des ouvrages que contien
dra la Comédie humaine » de 1845, dans
les « Scènes de la vie privée ».
Dans la sor dide et pourtant mystérieus e pen
sion Vauquer , longuemen t présentée (quartier,
fa çade, intér ieur , habi tants), un « drame » va se
jouer .
No vembr e 1819 : la curiosité du jeune
étu diant en dro it Eugène de Rastignac est provo
qu ée par l'atti tude d'un mystér ieux qu adr agé
nair e, Vautri n, et surtou t par celle d'un locataire
de longue date, le père Goriot, pitoyable vieillard
qui seco urt financièr ement la comtesse de Res
taud ( « Une pension bourg eoise » ).
Chez
Mme de Restaud, puis chez Mme de Beauséant,
Rastignac apprend à conna 1tre la personnali té du
pèr e Gor iot : mépr isé par ses fille s, Ana stasie
(dev enue comtesse de Resta ud) et Del phine
(baronne de Nucing en), cet ancien vermicelier se
ru ine pour satisfaire leurs caprices ( « les Deux
Visi tes »).
Refusant la morale cynique de Vautri n qui
l'invite à courtiser la jeune Victori ne Tai llefer,
Rastignac entreprend avec succès la conquê te de
Mme de Nu cingen.
À la pension, le soir , il parle
de Delphine au père Goriot qui se prend alors
d'ami tié pour l'étu diant.
Mais les difficu ltés
d'argent de Delphine désespèrent le vieill ard
(« Entrée dans le monde »).
Deux locat aires de
la pension, Poiret et Mlle Michonneau, poussés
par l'appâ t du gain, aid ent le policier Gondureau
à percer à jour la véritable identité de Vautri n,
un forçat évadé surnommé Trompe la Mort.
Peu
avant son arresta tion, Vautri n réussit à faire tuer
le frère de Victo rine, assurant ainsi à la jeune fille
un héritage considérable.
Rastignac, aidé par
Gorio t que le bonheur de sa fille ravit, conna ît
avec Delphine des momen ts heureux
(« Trompe l a Mort »).
Mais l'espoir de la félici té
s'eff ondr e.
Épuisé par l'égoï sme de ses filles,
imp uissan t à régler leurs dettes croissan tes, le
père Goriot tombe dans une hébétude où le
jeune étudiant en médeci ne Bianchon lit les
signes d'une fin proch aine.
Leur besoin d'argent
satisfait grâce à Rastignac, Anastasie et Delphine
aban donnen t leur père que soignent Bianchon et
Rastignac.
Ce dernier assiste à la triste et belle
soirée d'a dieu de Mme de Beauséant, délaissée
par son amant («les Deu x Filles »).
L'état du
père Goriot empire.
Compr enant que ses filles
ne viendron t pas, il les maudit et les excuse tour
à tour.
Il me urt, au milieu de l'ind ifférence des
pensionnaires et devant Delphine, enfin là, mais
pr éoccupée par ses soucis d'argent.
Obsèques du
père Goriot dont seuls Rastignac et Christo phe,
l'homme à tout faire de la pension, suivent le
convoi funèbre.
Du haut du cime tière du Père
Lac haise, Rastignac lance un défi à la capi tale : « À
nous deux main tenant ! » ( « la Mort du père » ).
Roman polyphonique, le Père Goriot
offre les séductions d'une simplicité
remarquablement efficace et d'une foi
sonnante complexité.
Il emprunte à la
tragédie sa structure : longue expo si
tion, drame, dénouement brutal.
Du
théâtre se rapproche aussi la propen
sion balzacienne à préparer et travailler
la scène à faire.
Chacun des principaux
protagonistes a droit à son acte : entrée
dans le monde de Rastignac, arresta
tion de Vautrin, mort de Goriot.
Le
sujet participe de cette économ ie dra
matique : le récit d'une passion, celle.
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