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PÈRE Goriot (le), d'H. de Balzac

Publié le 13/03/2019

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PÈRE Goriot (le), roman d'H. de Balzac (1834-35), qui prend place dans les Scènes de la vie privée. Goriot, vieux profiteur enrichi par la Révolution, a poussé l'amour paternel jusqu'à la monomanie ; mais ses filles, Mme de Restaud et Mme de Nucingen, toutes à leurs passions, l'abandonnent à la solitude dans la misérable pension Vauquer, sur la montagne Sainte-Geneviève. Un de ses voisins de pension, l'étudiant Eugène de Rastignac, qui deviendra l'amant de Mme de Nucingen, est témoin des souffrances du vieillard : il sera son seul appui dans l'agonie, accompagnera sa dépouille au Père-Lachaise, et, dans son célèbre « À nous deux, maintenant ! », décidera, par vengeance et revanche, de conquérir la société. Un autre voisin de pension, ancien forçat qui a pris le nom de Vautrin, lui avait d'ailleurs indiqué les règles du jeu social ( « Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste »).

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« Le convoi funèbre du père Goriot («Les deux prêtres ...

chez madame de Nucingen», pp.

366-367) - Lepère Goriot de Balzac (situation) Dans les pages précédentes, le narrateur a raconté la mort du père.

Il a insisté sur la solitude de cette agonie : auretour de la soirée chez madame de Beauséant, Eugène a trouvé Goriot mourant.

Christophe envoyé auprès desfilles pour un secours d'argent n'obtient rien, Anastasie est en conférence avec son mari, Delphine dort.

Les longuesplaintes du père désignent l'objet de son mal : «Ne pas les voir, voilà l'agonie» (p.

350).

Eugène effectue alors unedémarche vers chacune d'elles, vainement.

Anastasie seule viendra, mais trop tard, son père aura sombré dansl'inconscience.

Goriot est mort sans avoir revu celles à qui il a tout sacrifié.

Le narrateur a montré aussi la sollicituded'Eugène auprès de l'agonisant, son dévouement, sa fidélité envers le vieil homme, qu'il soigne et veille avecconstance, tout imprégné encore des valeurs affectives de sa famille. (texte) Les deux prêtres, l'enfant de chœur et le bedeau vinrent et donnèrent tout ce qu'on peut avoir pour soixante-dixfrancs dans une époque où la religion n'est pas assez riche pour prier gratis.

Les gens du clergé chantèrent unpsaume, le Libéra, le De profundis.

Le service dura vingt minutes.

Il n'y avait qu'une seule voiture de deuil pour unprêtre et un enfant de chœur, qui consentirent à recevoir avec eux Eugène et Christophe. - Il n'y a point de suite, dit le prêtre, nous pourrons aller vite, afin de ne pas nous attarder, il est cinq heures etdemie. Cependant, au moment où le corps fut placé dans le corbillard, deux voitures, armoriées, mais vides, celle du comtede Restaud et celle du baron de Nucingen, se présentèrent et suivirent le convoi jusqu'au Père-Lachaise.

A sixheures, le corps du père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, quidisparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l'argent de l'étudiant.

Quandles deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils se relevèrent, et l'und'eux, s'adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire.

Eugène fouilla dans sa poche et n'y trouva rien, il futforcé d'emprunter vingt sous à Christophe.

Ce fait, si léger en lui-même, détermina chez Rastignac un accèsd'horrible tristesse.

Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sadernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d'un cœur pur, une de ces larmes qui,de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux.

Il se croisa les bras, contempla les nuages, et, levoyant ainsi, Christophe le quitta. Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deuxrives de la Seine où commençaient à briller les lumières.

Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonnede la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer.

Illança sur cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses: « A nous deux maintenant ! » Et pour premier acte du défi qu'il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez madame de Nucingen. (thèmes de commentaire) L'enjeu du texte Cette dernière page du roman raconte la brève cérémonie funèbre du malheureux Père Goriot.

Elle fournit lesderniers éléments nécessaires au dénouement : les thèmes essentiels de l'œuvre, abandon du père et ambitionexacerbée de Rastignac, s'y trouvent liés l'un à l'autre et traités avec le maximum d'intensité.

Un double itinéraires'achève, celui d'une vie de dévouement mal récompensée pour le père, et celui d'une éducation pour Eugène.

Lecommentaire envisagera successivement les deux parties du texte, l'une consacrée au disparu et l'autre àRastignac. Goriot : les funérailles d'un pauvre Ces funérailles se déroulent sous le triple signe de l'abandon, de la précipitation et de la contrainte d'argent. L'abandon du père par les filles, sa solitude après la mort comme dans l'agonie, sont perceptibles à travers plusieursexpressions : «Il n'y avait qu3une seule voiture de deuil...

Il n'y a point de suite...

deux voitures armoriées maisvides».

On remarquera l'alliance de ces deux termes, «armoriées mais vides», qui marque la noblesse du titre alliée àl'absence des sentiments : le cœur des filles est vide comme les voitures.

Socialement, les apparences sont sauves,les filles sont représentées aussi par leurs domestiques, «les gens de ses filles».

Leur absence apporte la tristeconfirmation d'un abandon perpétré dès longtemps pour des raisons de prestige social, le père ancien commerçant,et de surcroît ruiné, étant une compagnie peu distinguée. La précipitation, la hâte d'en finir sont manifestes à travers un lexique temporel qui souligne de façon réitérée lecaractère expéditif de ces funérailles de pauvre.

Toutes les interventions du clergé sont parcimonieusement. »

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