PENSÉES SUR L’INTERPRÉTATION DE LA NATURE de Denis Diderot : Fiche de lecture

PENSÉES SUR L’INTERPRÉTATION DE LA NATURE

Denis Diderot. Essai philosophique, 1753.

Une esthétique de la fragmentation préside à l’exposé d’une philosophie matérialiste annoncée explicitement dans le titre de l’œuvre : interpréter la nature, c’est la concevoir comme le lieu primordial d’élaboration du sens de la matière et des lois universelles. Dès lors la fonction du philosophe consiste à observer scrupuleusement les choses et les faits. C’est ensuite dans la confrontation des déductions et des analyses que l’idée de nature peut être définie progressivement comme force créatrice. Commençant par une réflexion sur l’union entre l’intelligence spéculative des savants et l’intelligence pratique des techniciens, le livre s’achève par une interrogation sur le concept de matière chez Buffon.

♦ En discutant avec Maupertuis qui vient d’affirmer dans le Système de la nature que l’unité de la vie se trouve dans l’unité de la matière, Diderot (1713-1784) s’enflamme pour une hypothèse aussi féconde : le monde n’est-il pas un grand animal doté d’une âme? Le monde n’est-il pas Dieu? Autour de ces thèmes exaltants il propose dans L'Interprétation une sorte d’appendice philosophique à l'Encyclopédie.