PAYSAN PERVERTI (Le) et PAYSANNE PERVERTIE (La) - Restif de La Bretonne

PAYSAN PERVERTI (Le) et PAYSANNE PERVERTIE (La). Des 194 volumes que l’on doit à Edme-Nicolas Rétif (ou Restif) de La Bretonne (1734-1806), le Paysan perverti ou Les dangers de la ville (4 vol.). paru en 1775, et qui fit l'objet de six rééditions ou contrefaçons. est une des œuvres les plus connues ; mais on ne saurait la séparer de la Paysanne pervertie (1784). en quatre volumes également et rééditée en 1785 et 1786, ni de cette fusion des deux ouvrages, ramassés en 2.170 pages, formant un tout, que constitue Le Paysan et la Paysanne pervertis. Mettre le lecteur en garde contre les dangers de la ville : tel est le propos, moralisateur en principe, de ces livres où Rétif a voulu imiter le style de Richardson, et dont le héros (qui ne fait qu’un avec l’écrivain lui-même), paysan de la Haute-Bourgogne venu apprendre la peinture dans un atelier d’Auxerre, ne se fait guère scrupule, au demeurant, de mettre la morale en vacances. Ce double aspect de l’œuvre de Rétif apparaît, dans le Paysan et la Paysanne, comme dans tout le reste de son œuvre. Mon paysan, écrit-il, je l’ai fait pour montrer aux campagnards le bonheur de leur état et les encourager à y rester. Il faut arrêter le torrent qui porte tous les hommes dans les capitales, et ne pas faire sa cour au plus fort en écrivant un roman «. Ce souci de la morale peut étonner chez l’auteur de Monsieur Nicolas ou Le cœur humain dévoilé et de tant d’ouvrages dont, trop souvent, l’obscénité de ton ou d’inspiration est, pour maints lecteurs de Rétif, un obstacle insurmontable.