Paul et Virginie de Bernardin De Saint-Pierre (Résumé & Analyse)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
spectacle de la nature et d'une vision de l'âge d'or, qu'il décrira dans l'Arcadie (1788).
Bien que dénigrées souvent pour leur sensiblerie, ces 150 pages, qui tiennent plus du conte que du roman, n'ont pasperdu leur pouvoir d'émotion.
C'est l'éveil de deux coeurs qui ne se sont jamais quittés depuis qu'ils ont commencéde battre.
Élevés ensemble dans l'île de France, Paul et Virginie ont grandi côte à côte, honnêtes et généreux, ausein d'une nature idyllique dont le spectacle quotidien avait entretenu dans l'innocence leur enfance et leuradolescence.
La nature les avait réunis pour toujours, le destin les sépare à jamais : Virginie doit recevoir en Europel'éducation rigoureuse d'une tante revêche.
Comme elle est malheureuse ! Et comme Paul pleure ! L'épreuve de laséparation semble prendre fin quand apparaît au large le Saint-Géran qui ramène Virginie à Paul.
Mais la tempêtes'élève, le navire fait naufrage; Virginie, par pudeur, refuse l'aide d'un matelot, et périt dans les flots.
Comment Paulsurvivrait-il ? Ils reposent au pied des mêmes roseaux, Tristan et Iseut des Tropiques.
• L'influence des romans pastoraux : celles de Daphnis et Chloé, de Longus, et de l'Astrée, de d'Urfé, se font sentirdans Paul et Virginie.
Mais les lectures de Paul sont significatives.
Il aime les romans « qui, s'occupant davantagedes sentiments et des intérêts des hommes, lui offraient quelquefois des situations pareilles à la sienne.
Aussi aucunlivre ne lui fit autant de plaisir que le Télémaque, par ses tableaux de la vie champêtre et des passions naturelles aucoeur humain » (p.
159).
• La vie champêtre : elle transporte le lecteur dans un pays lointain.
Ce sont de prodigieuses esquisses de la forêt,de l'océan, du ciel.
L'exotisme s'y présente sous forme de descriptions précises : « Diverses espèces d'aloès, laraquette chargée de fleurs jaunes fouettées de rouge, les cierges épineux, s'élevaient sur les têtes noires desroches...» (p.
109-110).
Ce tableau se complète par celui de la vie des planteurs et des esclaves, et des coutumesdes indigènes.
• Les passions naturelles au coeur humain : elles y sont représentées dans un but moral ; en réaction au vice quis'était étalé dans les romans contemporains, Bernardin fait l'éloge de la vertu et transpose l'idéal rousseauiste dansun Clarens tropical où le sentiment participe d'un amour universel : « Quelque chose de toi que je ne puis dire restepour moi dans l'air où tu passes, sur l'herbe où tu t'assieds.
» Le bonheur, c'est la nature (p.
129).
• Un but social : c'est un nouvel Eldorado que cette île où il y avait « tant de bonne foi et de simplicité...
que lesportes de beaucoup de maisons ne fermaient point à clef et qu'une serrure était un objet de curiosité pourbeaucoup de Créoles » (p.
127).
Le thème de Robinson y rejoint celui des utopies : Bernardin rêve d'une vie socialerégénérée par la nature, d'une société en miniature où le bonheur existe.
• La poésie : les innombrables amours indigènes du XIXe siècle, Indiana de George Sand (1831), ou le Mariage deLoti de Pierre Loti (1882), n'auront plus jamais le charme de ce croquis à demi noyé dans l'irréel..
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