PATERSON William Carlos Williams

PATERSON. Poème en cinq livres du poète nord-américain William Carlos Williams (1883-1963), publié aux U.S.A. à partir de 1946 (1946 :

Livre I; 1948 : Livres II et III; 1951 : Livre IV; 1958 : Livre V, qui s’est ajouté, comme une sorte d’épilogue, aux quatre livres initialement prévus). Conçu bien avant le début de la deuxième guerre

couple d’ouvriers dont « les pauvres pensées se mêlent dans l’union des corps », que l’érotisme prend sa place dans le poème, l’interrogation lancinante sur le langage revient briser, hacher le discours (« Tire un chant de ces faits, / tire-le concrètement », ou encore « Il écoute / mais il ne trouve pas la moindre syllabe qui sourde de cette rumeur confuse, / et le sens lui échappe / en dépit de tout. ») Le Livre III nous introduit dans la bibliothèque, au milieu de cette fraîcheur qui sort des livres. Mais les livres rédigent l’histoire de la ville elle-même, dont les rappels sont ponctués, par le poète, du refrain : « Ainsi soit-il. » Puis, comme par un contraste nécessaire, aux livres fait écho l’évocation de l’érotisme, et l’assimiliation de la beauté féminine à la beauté poétique : « Mais il est vrai que les hommes redoutent la beauté plus encore que la mort. » De nouveau, surgissent les doutes du poète : Ne devrait-il pas renoncer ? Faut-il laisser subsister un écrit qui n’est pas parfait ? Il évoque les souvenirs de Dada, d’Artaud, etc., mais conclut, après une allusion au début de la Terre vaine d’Eliot, par un violent retour au présent : « Je ne peux pas me figer ici à passer ma vie à regarder dans le passé; il n’est pas de réponse pour moi dans le futur; il me faut trouver ma signification, et l’écrire, toute blanche, à côté de l’eau qui coule. » Le Livre IV, conçu, quand il fut écrit, comme la conclusion de l’œuvre, est d’abord occupé par « Une idylle », celle de Phyllis qui va de Corydon à Paterson, et affirme être restée vierge. Puis le poète s’adresse à son fils, et évoque l’histoire de la découverte du radium, le rôle de l’uranium aujourd’hui, le tout dominé par la figure de Marie Curie. Mais la troisième partie