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PASTORALET (résumé & analyse)

Publié le 27/11/2018

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PASTORALET (après 1422). C’est le plus connu des pamphlets qui fleurissent lors des luttes entre Armagnacs et Bourguignons, après le meurtre, en 1407, de Louis d’Orléans. La fable en est empruntée à un type littéraire en vogue, la pastorale. L’auteur, qui se donne le nom de Bucarius, veut y exposer, sous la « fiction » d’une « pastourie » qui « faintement descript la division des Franchois », les origines du conflit et le terme — provisoire — qu’y met la trêve d’Auxerre. Une « brieve exposicion » fournit les clefs pour les lieux (Pourpris = France, Pré = Artois, Clos = Normandie) et pour les personnages (Florentin = Charles VI, Belligère = Isabeau de Bavière, Tristifer = le duc d’Orléans, Léonet = Jean de Bourgogne, Lupal = Bernard d’Armagnac). Ainsi, les princes du temps jouent sous leur déguisement de berger une idylle où les déchirements ont pour cause les rivalités amoureuses.

« d'Orléans.

La fable en est empruntée à un type littéraire en vogue, la pastorale [voir PHILIPPE DE VITRY).

L'auteur, qui se donne le nom de BUCARIUS, veut y exposer, sous la «fiction» d'une « pastourie » qui >, dont la «drue», Belligère, n'est guère loyale, puis­ qu'elle n'a d'yeux que pour Tristifer.

Les jeux galants, les danses et les chansons sont interrompus par la jalou­ sie de Tristifer devant les succès de Léonet auprès des plus avenantes bergères.

Après consommation de 1' « adultère » par Tris ti fer et Belligère, les coalitions se nouent, Léoner et Florentin s'allient contre le coupable, et les « Leonois sont fors en estours ».On tente d'empoi­ sonner Florentin; lors d'une «carole», des danseurs déguisés péri ;sent brûlés.

L'> est définitif avec l'assassinat de Tristifer.

Les hostilités sont acharnées jusqu'à la paix, célébrée comme le retour du paradis sur terre, mais avec scepticisme ( « Or est la gherre en paix venue ...

Ne scay se bien sera tenue/Mais je n'y ai pas grant fiance >> ).

Cette matière est répartie en vingt chapitres, et l'au­ teur n'y cache pas son orientation pro-bourguignonne.

Le texte est écrit surtout « à 1' onneur et loenge de tres noble et tres excellent prinche Jehan >>, qui en est, en effet, le héros.

Ses méfaits sont passés sous silence, et le meurtre de Louis d'Orléans est justifié par un songe ordonnant de débarrasser la terre de ce monstre.

La satire n'épargne aucun membre du clan adverse : profiteurs entourant Charles VI; comte d'Orléans qui finance ses « puteries, bon bans et delices >> avec les deniers publics; duc de Berry présenté comme un vieillard lubrique aux plaisirs inavouables.

La fantaisie pastorale est perturbée par l'acrimonie du moraliste autant que par la passion du partisan.

Le sujet et l'esprit de cette œuvre polémique sont proches de la Geste de Bourgogne et du Livre des trahi­ sons.

Le choix de la forme pastorale montre que celle-ci est devenue un registre cohérent, susceptible dès lors d'être parodié.

La fiction y est d'ailleurs fort bien conduite, aussi bien au niveau des motifs lyriques (plain­ tes de l'amoureuse) qu'à celui du vocabulaire, soucieux de« couleur locaie »(cf.

le Vray regime {.

..

] des bergers de Jean de Brie).

[Voir aussi PAMPHLETS (dans la littéra­ ture médiévale)).. »

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