PARADOXE SUR LE COMÉDIEN de Denis Diderot (résumé et analyse de l'oeuvre)
Publié le 28/10/2018
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PARADOXE SUR LE COMÉDIEN. Dialogue en prose de Denis Diderot (1713-1784), publié à Paris chez Saute-let en 1830. Ce texte, achevé en 1773 est la version augmentée des Observations sur une brochure intitulée « Garrick ou les Acteurs anglais », que Diderot fit paraître en 1770 dans la Correspondance littéraire.
C'est donc cette brochure, due à l'acteur Antonio Sticotti (lui-même démarquant le Comédien de Rémond de Saint-Albine, 1747) et confiée par Grimm à Diderot qui inspira au philosophe son «beau paradoxe», qu'il définit dans les termes suivants : «Je prétends que c'est la sensibilité qui fait les comédiens médiocres; l'extrême sensibilité les comédiens bornés ; le sens [sic] froid et la tête, les comédiens sublimes» (lettre du 14 novembre 1769).
Un premier interlocuteur donne à un second son avis sur un ouvrage consacré à l’art du comédien. Il soutient paradoxalement que le bon comédien est insensible. Sinon, comment jouerait-il chaque soir avec la même chaleur? Le véritable acteur, loin de se laisser porter par l'émotion, calcule froidement le moindre de ses gestes, la moindre de ses mimiques. Une scène supposée entre un comédien et sa femme jouant le Dépit amoureux de Molière tout en se querellant à voix basse vient à l'appui de cette thèse. La conversation roule ensuite sur les inconvénients de la sensibilité à la scène comme à la ville et sur l’« avilissement des comédiens».
Interruption du dialogue : le narrateur explique que les deux interlocuteurs, ayant cherché en vain une place au spectacle, se rabattirent sur une promenade aux Tuileries.
Le talent du comédien insensible, reprend l’« homme au paradoxe», ne réside pas même dans une imitation parfaite de la nature : au théâtre, la vérité de nature doit céder la place à la vérité de convention. Après un dernier éloge de l’acteur qui «excelle à simuler, bien qu’il ne sente rien », le premier interlocuteur propose à l'autre d’aller souper.
Rédigé deux mois seulement après le Rêve de d'Alembert (1782), le Paradoxe est à rattacher à la théorie de la sensibilité énoncée dans le Rêve. Comme l'a montré Y. Belaval, la situation du comédien n'est pour Diderot qu'un cas particulier de la dualité de l'homme, tiraillé entre deux principes organiques
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paraître
en 1770 dans la Correspon
dance littéraire.
C'est donc cette brochure, due à
l'acteur Antonio Sticotti (lui-même
démarquant le Comédien de Rémond
de Saint-Albine, 1747) et confiée par
Grimm à Diderot qui inspira au philo
sophe son «beau paradoxe», qu'il
définit dans les termes suivants :.
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