PARADOXE SUR LE COMÉDIEN de Denis Diderot
Publié le 01/09/2015
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PARADOXE SUR LE COMÉDIEN.
Œuvre célèbre, demeurée longtemps inédite, de Denis Diderot (1713-1784). Rédigée vers 1773, elle fut remaniée par son auteur en 1778 et publiée en 1830'. Le point de départ en fut un ouvrage intitulé : Garrick ou Les acteurs anglais, au sujet duquel Diderot avait présenté diverses observations dans la Correspondance de Grimm. Ce texte, débordant de verve, étincelant d’esprit, d’observations pénétrantes et d’idées neuves, est présenté sous forme de dialogue, le « premier
interlocuteur « étant le porte-parole de Diderot. Ce dernier nous livre sa pensée, qualifiée de « paradoxale «, sur l’art du comédien et, par voie de conséquence, sur celui du poète et sur les arts en général. Diderot s’inscrit en faux contre l’opinion de son temps, qui voulait qu’un bon tragédien ne puisse toucher le public que s’il est lui-même en proie aux passions qu’il exprime. Rien de plus faux, affirme Diderot : dans la vie, le spectacle d’une douleur réelle peut nous laisser indifférents, si celui chez qui elle se manifeste est dénué de la faculté d’expression du comédien. Il se produit en effet chez un grand acteur une sorte de dédoublement : l’illusion de la vérité n’est valable que pour le spectateur. L’acteur joue, et si la nature offre des moments sublimes, il faut savoir les saisir de sang froid. C’est lorsque le comédien s’éveille en nous que nous obtenons des effets que la sincérité ne nous eût pas permis d’obtenir. D’ailleurs, jouer son propre caractère aboutit à jouer petitement et le propre du comédien consiste précisément à sortir de son caractère et à imiter tous les autres. La vie courante prouve du reste que, si les caractères sont si bien rendus par les comédiens, c’est qu’eux-mêmes n’en ont aucun : faiblesse morale que Diderot impute principalement aux défauts de la société et au désordre des mœurs, à commencer par la responsabilité des auteurs dramatiques. Pour lui, le grand acteur imagine en quelque sorte un « archétype « (et c’est là son intelligence, son art), pour en faire un modèle, son double idéal. Aussi le comédien doit-il avoir pour qualités essentielles le jugement et la pénétration ; il peut enfin se passer de sensibilité, celle-ci risquant d’être défavorable à son « jeu «. Ces affirmations sont étayées par l’exemple de deux comédiennes contemporaines, Mlle Clairon, toute de lucidité, et Mlle Dumesnil, emportée par son instinct. Il s’agit donc, en somme, de développer un don Naturel par l’exercice du
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